O.P.K – Tome 1. No-life

Des crimes inexpliqués avec pour seul point commun un jeu vidéo de monde virtuel. Début d’un thriller accrocheur malgré quelques faiblesses.

Chargé des enquêtes financières internationales et de blanchiment d’argent à Interpol à Berlin, Mark Marsten est muté aux « affaires asiatiques » à Shanghai. Une notion assez vague qui va le conduire à sa première enquête, flanqué de deux jeunes agents, un Lituanien fraîchement diplômé et un jeune femme agent de liaison avec la police chinoise: des meurtres en série incompréhensibles perpétrés sur des joueurs de jeux vidéo en ligne.

Le début de cette nouvelle série signée Matz (« Adios Muchachos », « Du plomb dans la tête »…) et Bedouel (« Un long destin de sang ») est plutôt accrocheur. Le héros, un pince-sans-rire sarcastique, grincheux et désabusé aux réparties cinglantes, a en effet une personnalité intéressante et ses acolytes ont eux aussi une forte présence. Le choix de propulser ce flic de 45 ans, spécialisé dans la finance et la drogue, dans un univers qu’il ne maîtrise pas, est également une bonne idée. Quant au déroulement de l’enquête autour d’un jeu vidéo de monde virtuel type « Second Life » et des « no-life » (ces personnes qui souffrent d’une telle dépendance au jeu vidéo qu’elles finissent par sacrifier toutes relations sociales réelles), il est par ailleurs plutôt original et attirant.

Le premier petit bémol qui ressort de la lecture de ce premier tome est une mise en couleur grise et sans relief de planches pourtant bien réussies au niveau de l’architecture urbaine vertigineuse et des perspectives des gratte-ciel. Le second bémol arrive lui dans la deuxième moitié de l’album, en fait au moment où, suite aux meurtres qui s’enchainent, une nouvelle unité dirigée par Marsten est créée: Offline Player Killer (OPK). Dès lors, tout s’accélère un peu trop rapidement jusqu’à trouver un suspect sans qu’on comprenne clairement par quelles ficelles. Reste que le cliffhanger s’avère suffisamment efficace pour donner envie de découvrir une suite qui paraît plus complexe que ne le laissait présager le début de l’enquête. Deux autres albums sont prévus.

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