NOTES POUR UNE HISTOIRE DE GUERRE

Dans un pays en guerre, trois jeunes sont confrontés à une société de non-droit. Un album intéressant au trait très « barusien ».

A une époque et dans un pays qui pourraient être les nôtres, trois garçons de 17 ans unis par une profonde amitié, Christian, Stéphane et Julien, vivent de petits larcins en marge du conflit. Mais leur vie bascule quand ils rencontrent Félix, un milicien mouillé dans toutes sortes de trafics, qui leur offre de travailler pour lui.

Avec « Notes pour une histoire de guerre », Gipi est publié pour la première fois en France. En Italie d’où il est originaire, il a reçu de nombreux prix pour l’ensemble de son oeuvre, dont le prix de Naples du meilleur dessinateur italien. Son dessin en noir et blanc au lavis et au trait fin évoque d’ailleurs celui de Baru.

Des causes du conflit, des forces en présence ou des vainqueurs de cette guerre nous ne saurons rien. Ce n’est pas le propos de l’album de Gipi qui nous conte plutôt une fable urbaine de la débrouille. Une société de non-droit dans laquelle certaines valeurs comme l’amitié sont mises à mal face à l’individualisme et le crime. Le lecteur suit la lente descente des trois jeunes dans la délinquance. Parce qu’ils ont un passé douloureux mais ont gardé une certaine innocence, ils restent également attachants. Le propos n’est pas des plus optimistes mais en même temps les personnages principaux restent suffisamment détachés de leurs actes pour que le récit ne sombre pas dans le tragique.

« Notes pour une histoire de guerre » se lit agréablement. Il fait partie des romans graphiques de la nouvelle collection BD d’Actes Sud.

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