NO SEX IN NEW YORK

Virée new yorkaise pour une jeune franchouillard mal à l’aise avec les filles. Un album agréable mais qui n’égale pas « Les pauvres aventures de Jérémie ».

Lorsqu’il s’envole pour les Etats-Unis, Riad a un objectif: réaliser pour Libé un reportage sur l’invasion des sauterelles au Texas. Mais tout juste débarqué dans la capitale, il rencontre Mollet, un ancien camarade de son école de dessins animés, et Lucie, une vague connaissance. Avec les deux jeunes Français émigrés, Riad va découvrir le quotidien des New Yorkais, un sujet de reportage bien plus intéressant que les sauterelles texanes.

Pourquoi « No sex in New York »? Parce que, nous dit le communiqué de presse un rien provoc’, « le mot « sex » fait vendre, même avec « no » devant ». Certes. D’ailleurs effectivement, l’histoire – que les lecteurs de Libération ont pu découvrir cet été en noir et blanc – tourne principalement autour de ce sujet. Qu’il s’agisse de la mode des filles commandos (comprenez: qui ne portent pas de culotte), de la débauche sexuelle des lycéens américains lors du « Spring Break » ou du sex appeal des pompiers depuis les attentats du 11 septembre, Riad fait découverte sur découverte.

Pourtant côté sexe justement, le jeune homme n’est pas ce qu’on peut appeler un tombeur. Il serait même plutôt du genre gringalet, timide et gauche qui ne pense qu’aux filles mais a bien du mal à les emballer. Qui plus est, et c’est gênant depuis les attentats du World Trade Center, il est Syrien du côté de son père.

Le thème du pauvre gars qui n’a pas de succès avec les filles semble inspirer Riad Sattouf car déjà dans « Les pauvres aventures de Jérémie » (deux tomes parus chez Dargaud), il mettait en scène un jeune garçon timide, pas très beau et accumulant les râteaux.

La similarité du sujet comme du graphisme – simple mais expressif et bien loin de son « Petit Verglas » (avec Corbeyran au scénario) – favorise les comparaisons. Force donc est de constater que ce nouvel album est moins drôle que « Les pauvres aventures de Jérémie ». Malgré de bons gags, certains passages sonnent trop creux et « No sex in New York » ne parvient malheureusement pas à nous séduire totalement.

Dargaud

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