MUTAFUKAZ – Tome 1

Un mix de comic, BD franco-belge, manga et jeu vidéo pour un album résolument moderne à l’ambiance délirante.

On en parle depuis un certain temps sur le web et les visiteurs du Japan Expo 2006, en juillet, avaient pu se procurer l’album en avant-première. L’album est également disponible pour la presse. Mais c’est le 24 août que tout le monde pourra découvrir « Mutafukaz » dans les librairies.

Croisement entre comic, manga, BD européenne et même jeu vidéo, « Mutafukaz » est une bande dessinée atypique qui nous emmène dans les bas-fonds de Dark Meat City sur les pas d’Angelino et de son copain Vinz. Angelino squatte une chambre d’hôtel miteuse dans le quartier pauvre de Rios Rosas et passe ses journées à glandouiller entre matchs de lucha libre à la télé, soirées pizza sur le canapé et petits boulots foireux. Suite à un accident de scooter, Vinz et Angelino plongent dans les ennuis jusqu’au cou et se retrouvent au coeur d’une immense chasse à l’homme impliquant hommes en noir déterminés, gangs de toutes sortes, catcheurs mexicains, et même des entités cosmiques issues de la matière noire de l’univers…

En 120 pages environ, dont 24 en noir et blanc ou bichromie, l’auteur se déchaîne en mélangeant la SF des années 50, le hip hop, les gangs des rues, le catch mexicain, la tequila et tout un tas de références BD, cinématographiques et musicales. Angelino et Vinz ont une tête hallucinante – de gros yeux sur une boule noire pour l’un, une tête de mort enflammée pour l’autre…-, des colocataires sympas (toute une bande de cafards) et… de bonnes jambes pour courir! Car côté action, ça n’arrête quasiment pas. Les courses poursuites et les combats de catch sont très réussis et, de manière générale, le récit est très dynamique tant du point de vue du scénario que du découpage. Chapitrage des planches, styles graphiques variés, fausse Une de journal, fausses pubs, planches muettes ou bulles sur fond noir, le mélange est explosif. C’est du tout bon, c’est plein d’humour et c’est graphiquement superbe.

Outre la BD proprement dite, l’album propose ensuite une vingtaine de pages de bonus. Au menu, extraits photographiques, différents styles graphiques…

A terme, trois tomes sont prévus chez Ankama Editions (Run travaille actuellement sur le tome 2, « Troublants trous noirs ») . Mais en fait, le projet est vieux de plusieurs années. C’est d’abord un projet d’étudiant puis, en 2002, Run – alors directeur artistique chez Teamchman, un studio de création lillois – réalise un court métrage d’animation de 7 minutes autour de Mutafukaz. Le film, que vous pouvez télécharger à cette adresse (55 Mo), est un petit bijou et vaut le détour. Diffusé largement sur le web, il s’est d’ailleurs fait connaître dans nombre de festivals, et a été notamment nominé au SunDance Festival à Salt Lake City en 2003.

Site officiel de « Mutafukaz »
Les 10 premières planches du tome 1
Ankama Editions

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