LES VIEUX FOURNEAUX – Tome 1. Ceux qui restent

Dans une lettre posthume, l’épouse décédée d’Antoine, lui révèle un terrible secret qui fait partir illico ce dernier, 77 ans, pour la Toscane. Mais pas question pour Pierrot et Mimille de laisser leur vieil ami d’enfance commettre une bêtise. Un comédie sociale pleine d’humour sur trois septuagénaires truculents.

Ce n’est pas pour rien qu’il vient d’être récompensé du 25e Prix des libraires de bande dessinée: « Les vieux fourneaux » ou comment offrir un bol d’air vivifiant au lecteur en dressant un portrait de la vieillesse. C’est au départ une histoire toute simple: celle de deux septuagénaires Pierrot et Mimile qui se rendent à la crémation de Lucette, l’épouse de leur ami d’enfance Antoine. Le lendemain, ce dernier revient avec une drôle de nouvelle de chez le notaire: dans une lettre posthume, Lucette lui a révélé un terrible secret. Sans bagage mais avec un fusil sur le siège passager de la voiture, Antoine part se venger… Et c’est un road-movie pour la Toscane qui démarre bientôt avec dans le rôle des personnages principaux Pierrot, Mimile, Antoine et Sophie (la petite-fille d’Antoine enceinte jusqu’aux dents).

La retraite pépère, les charentaises aux pieds, en attendant avec résignation que l’heure soit venue, très peu pour eux… Anarchistes, syndicalistes, voire idéalistes, ces trois petits vieux adeptes des grèves générales et des sabotages en règle n’ont rien perdu de leur énergie et de leurs convictions. Sur fond de réflexions socio-politiques autour de la lutte des classes, du choc des générations et de la société de consommation, le scénariste décline les situations cocasses et inattendues, les flash-backs revenant sur la vie des trois papys et les dialogues ciselés que ne renieraient certainement pas Audiard. On s’amuse, on rit, on s’attache à ces personnages rendus extrêmement expressifs par le trait semi-réaliste de Cauuet. Wilfrid Lupano, qui a reçu le Fauve Polar au dernier Festival international de la bande dessinée d’Angoulême pour « Ma révérence », enchaîne les réussites. Vivement la suite.

Dargaud

« Les vieux fourneaux », Prix des libraires 2014

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