LE SCULPTEUR

David Smith accepte de mourir au bout de 200 jours contre la possibilité de créer une oeuvre inoubliable. Le mythe de Faust superbement revisité.

Pas facile de se faire un nom quand on s’appelle David Smith comme un sculpteur américain de l’expressionnisme abstrait du XXe siècle ou comme des milliers d’autres dans l’annuaire… Ce David Smith là a 26 ans et, la mort dans l’âme, vient de faire une croix sur sa carrière de sculpteur, son rêve d’enfance. Mais grâce à un pacte conclu avec le diable, une chance phénoménale s’offre à lui: il pourra désormais sculpter tout ce qu’il souhaite à mains nues. En échange, il ne lui reste que 200 jours à vivre…

Surtout connu chez nous pour ses essais en BD sur le 9e art (« L’Art invisible », « Réinventer la bande dessinée » et « Faire de la bande dessinée »), l’Américain situe son histoire dans le New York artistique contemporain. Nouvelle version du fameux mythe de Faust, la trame de ce pavé de près de 500 pages est certes classique avec son pacte avec le diable. Mais c’est en profondeur que McCloud explore la fièvre créatrice et le destin du jeune sculpteur tétanisé par la peur de mourir sans rien laisser à la postérité, et qu’il mène une réflexion sur l’art de manière plus générale. Un roman graphique ambitieux donc qui en profite pour parler avec sensibilité d’amour et d’amitié et qui offre d’efficaces planches tout en fluidité et en bichromie de noir et bleu. A ne pas manquer.

Dessin et scénario : Scott McCloud – Editeur : Rue de Sèvres – Prix : 25 euros.

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