LE RESEAU BOMBYCE – Tome 2. Monsieur Lune

Un univers à la « Delicatessen » pour ce 2e tome.

Dans le premier épisode, Mouche et Eustache, deux cambrioleurs de génie – se faisant appeler « le Réseau Bombyce » – découvrent par hasard une bobine de film dans le coffre-fort du riche baron Harcourt: en fait, un « snuff movie », un de ces films pornographiques où l’on assassine quelqu’un devant les caméras. Nos deux Arsène Lupin en herbe ont mis le doigt dans un terrible engrenage : dès cet instant, les hommes du baron seront constamment sur leurs traces.

Dans ce deuxième opus, on retrouve donc les deux hommes, accompagnés d’une jeune femme Zibeline, qui se terrent en espérant se faire oublier. Mais Zibeline va commettre une erreur…

Avec « Monsieur Lune », les deux auteurs nous replongent dans un Bordeaux rétro-futuriste à l’architecture très Art Nouveau, alliant le fer et le verre. Le dessin est extrêmement soigné, la précision graphique de Cecil frappe l’oeil. À découvrir les multiples détails architecturaux, on sent que le dessinateur s’est régalé à construire cette ville traversée par une sorte de métro aérien et parcourue par des voitures anciennes. Cet univers qu’on ne peut dater rappelle certains films comme « Delicatessen » et « La cité des enfants perdus » de Caro et Jeunet. Tout comme le travail sur la couleur plutôt original: les tons sont chauds, sans chercher à être réalistes.

Le revers de la médaille est que justement l’histoire pâtit un peu de cette profusion de détails et de couleurs. Cela perturbe parfois la lecture et on perd un peu le fil. Reste que l’intrigue est bien construite et bien rythmée, les personnages principaux attachants.
À noter, pour le néophyte, que le bombyx ou bombyce est un papillon nocturne, très difficile à capturer, dont la chenille est appelée « ver à soie ». Certains tissent de véritables réseaux de communication…

Le premier tome, intitulé « Papillons de nuit  » a été sacré meilleur album 2001 par Canal BD. Souhaitons au deuxième le même succès.

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