LE GRAND SIECLE – Tome 1. Alphonse

Témoin gênant d’un double meurtre, Alphonse devient malgré lui le héros d’une aventure historico-romanesque qui promet d’être passionnante. Un premier album bluffant.

Alphonse a beau vivre sous le règne du roi Soleil, sa vie n’a rien d’éblouissant entre cuites et scènes de ménage. Sa vie bascule lorsqu’il est par hasard le témoin d’un double meurtre de notables et réussit à arracher le petit Benoît des mains des assassins. Recueilli par une drôle de communauté de gitans, le duo est cependant bien vite localisé par les malfaiteurs, des hommes à la solde du roi…

« Le Grand siècle » nous plonge dans un récit historique qui fleure bon la grande aventure. Le petit monde des gitans et des petites gens côtoient celui des complots politiques et des grandes figures historiques jusqu’au roi lui-même dont la légitimité se retrouve mise en doute. Alexandre Dumas n’est pas loin, d’ailleurs on y croise un certain personnage au masque de fer dont l’identité nous reste évidemment secrète. Simon Andriveau, qui signe ici son premier album, construit une intrigue tout à fait vraisemblable et qui se révèle passionnante.

Car outre l’intrigue elle-même – prévue pour se dérouler sur quatre autres tomes -, c’est le ton léger et très contemporain des dialogues qui étonne d’abord puis ravit. A ce titre, l’immersion dans la communauté des gitans est un régal: les gitans ont des trognes d’enfer, leurs personnalités sont variées et attachantes, l’expressivité de chaque personnage est poussée au maximum jusqu’à friser parfois la caricature. Ajouté à cela un dessin qui n’est pas sans rappeler celui d’un Frezzato (« Les gardiens du Mäser ») et Simon Andriveau a réussi en un album à pousser la porte des grands. Seul petit reproche pour ce « Grand siècle », parce qu’il en faut bien un, des planches un tantinet trop foncées, à l’instar de la couverture de ce premier volet.

Delcourt

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