LE CIMETIÈRE DES INNOCENTS – Tome 1. Oriane et l’ordre des morts

Un jeune Huguenot débarque à Paris pour retrouver la bague que portait son père avant la Saint-Barthélémy et rencontre la fille d’un alchimiste. Une histoire entraînante en deux tomes sur fond de religion et de superstition.

Drôle d’endroit pour nous contemporains que le cimetière des innocents, vaste place insalubre entourée d’ossuaires qui se tenait dans le quartier des Halles à Paris. Un lieu considéré comme un lieu de promenade du Tout-Paris qui sert de cadre à ce nouveau récit historique en deux volumes imaginé par les auteurs du « Train des orphelins ». Fini l’Ouest américain et la migration forcée d’orphelins, nous sommes ici à la fin du XVIe siècle, peu de temps après la Saint-Barthélémy. Fraîchement débarqué à Paris pour retrouver la bague de son père protestant mort cette terrible nuit, le jeune Jonas fait la connaissance d’Oriane, fille d’un alchimiste qui tente de créer la pierre philosophale. Mais après des paroles anti religieuses ce dernier est pendu et sa fille recluse dans une minuscule cellule de pierre au milieu de la place.

Charlot aime les personnages de femmes fortes et indépendantes, à l’instar de sa Lisa du « Train des orphelins », et de manière générale les protagonistes du « Cimetière des innocents » sont attachants. On se sent donc rapidement emporté par ce scénario à la fois morbide et intrigant mélangeant l’Histoire, la religion et les superstitions. Le récit tout public est fluide, porté par le trait semi-réaliste de Fourquemin qui a pu bénéficier de nombreuses gravures pour la documentation. Quant à la dernière planche – à réveiller les morts! -, elle conduit à attendre le second opus avec impatience…

Dessinateur: Xavier Fourquemin – Scénariste: Philippe Charlot – Editeur: Grand Angle, Bamboo – Prix: 14,90 euros.

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