LA MONTAGNE MAGIQUE

Une salamandre promet à un jeune garçon de sauver sa mère gravement malade s’il la ramène dans son royaume caché sous la montagne. Un format BD européenne pour un récit assez mineur.

Un album de bande dessinée en grand format, en couleur et avec une couverture cartonnée, l’expérience est inédite pour Jirô Taniguchi, le plus européen des mangakas. Et pour cette première, l’auteur et les éditions Casterman ont choisi « La montagne magique », un récit qui malheureusement ne s’avère pas être le meilleur de l’auteur.

Pendant que leur mère est hospitalisée pour une grave maladie, Ken’ ichi, 11 ans, et sa petite soeur Sakiko passent leurs vacances d’été chez leurs grands-parents dans la petite ville de Tottoi. Un jour, en visitant le petit musée local, Ken’ ichi tombe sur une salamandre qui lui demande de l’aider à s’échapper et à rejoindre son royaume, dans une source sous la grande montagne qui surplombe la ville. En échange, elle exaucera un voeu.

La nostalgie de l’enfance, le fossé enfants/adultes, la mort mais aussi la nature magique… on retrouve ici les thèmes chers à Taniguchi. Mais cette fois l’histoire – qui n’est pas sans rappeler d’ailleurs le film d’animation « Mon voisin Totoro » de Myazaki – manque singulièrement d’envergure. Bien que plein de sensibilité, le scénario est parfaitement linéaire, sans surprise, et il aurait davantage trouvé sa place comme nouvelle dans un recueil plutôt qu’en récit complet de 64 pages. Même le graphisme tout en finesse du mangaka se fait ici moins séduisant tant les personnages de « La montagne magique » ressemblent à ceux de ses oeuvres antérieures. On se prend donc à regretter l’émouvant « Le journal de mon père » ou le superbe « Quartier Lointain », dont le premier tome a d’ailleurs été récompensé, en 2003 à Angoulême, par l’Alph-Art du meilleur scénario.

A noter toutefois en fin d’album, l’intéressante interview de Jirô Taniguchi qui explique son attirance pour l’enfance et la montagne.

Casterman

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