LA MANO – Tome 1. Montefiorino

La naissance d’un drôle de mouvement clandestin d’extrême gauche durant les « années de plomb » italiennes. Un bon tome d’introduction.

Dans l’Italie profonde des années 60, trois garçons et deux filles décident de lancer un groupuscule révolutionnaire pour se battre contre les injustices sociales. Les cinq jeunes gens se baptiseront La Mano, parce qu’unis dans la lutte comme les cinq doigts de la main.

Comment le désir de justice et l’idéalisme peuvent être détruits par les ambitions personnelles de chacun. C’est en gros le sujet de cette intéressante histoire signée Thirault (« Miss », « Mille visages », « Lucie », etc) au scénario et Alberto Pagliaro, dessinateur qui travaille en Italie sur la série « Une histoire partisane » consacrée au nazisme et au fascisme. Les auteurs suivent donc la naissance de La Mano, ses premières actions sans envergure – voires potaches – dignes d’une bande de copains fêtards jusqu’à l’escalade inéluctable, l’accident. Malgré le contexte historique des « années de plomb » et des groupes terroristes d’extrême gauche, le ton général est celui de la tendresse pour ces amis d’enfance soudés et désireux de changer le monde alors qu’eux-mêmes ils se cherchent encore, un peu perdus parfois entre amitié, amour et jalousie. Et de ce point de vue ce premier tome est réussi: le caractère de chacun y est déjà bien développé et explique avec vraisemblance la tournure que vont prendre les évènements.

Dargaud

Share