LA MALLE SANDERSON

Après Paris, le magicien Sanderson s’apprête à séduire New York avec un numéro exceptionnel. Mais sa rencontre avec Marie va bouleverser sa vie. Un one-shot à la fois simple et prenant pour le grand retour de Götting à la bande dessinée.

Le tout Paris des années 30 se presse aux spectacles du grand Sanderson. Spécialisé dans la lecture des pensées et les évasions, le magicien peaufine un nouveau tour: une évasion spectaculaire au dessus du vide à New York. Mais c’est sans compter sur une femme qui va venir bouleverser ses plans établis.

« La Malle Sanderson » marque le retour de Jean-Claude Götting à la bande dessinée après douze ans d’absence au cours desquelles il s’est notamment consacré à l’illustration. Vous en avez certainement déjà vu certaines, c’est lui qui a dessiné les cinq couvertures françaises d' »Harry Potter » chez Gallimard.

Aujourd’hui, c’est donc à un autre magicien qu’il s’intéresse. Dans son métier comme dans sa vie privée, Marc Sanderson est un homme organisé et méticuleux. Plein d’assurance aussi quant à son talent de magicien qui fera de lui l’égal d’Houdini. Aussi l’apparition d’une femme – mariée de surcroît -, grain de sable dans une mécanique bien huilée, ne peut-elle que nuire à sa carrière déjà tracée.

Comme les tours de magie de son héros, le scénario de Götting donne l’illusion de la simplicité. La narration est limpide, le dessin (à l’encre de chine et la gouache blanche) et les dialogues sont d’une grande élégance, tout en retenue.

L’originalité de « La malle Sanderson » est de faire passer le lecteur tantôt du côté de l’illusionniste, tantôt du côté du spectateur. Ainsi alors que l’on découvre avec jubilation les trucs et les petits secrets de l’illusionniste on ne sait pas grand-chose de ce que pensent les personnages. Que ressent vraiment Sanderson pour la jeune femme ? Tout juste lui avouera-t-il qu’elle est « l’élément perturbateur qui risque de (lui) faire perdre la main ». Du coup, le lecteur ne peut que s’interroger, supposer comme il le ferait en tant que simple spectateur cette fois devant un tour de magie. Le dénouement n’apportera pas de réponse toute faite. Il apparaît cependant comme le comble de l’ironie pour le roi de l’évasion. Mais on vous laisse le découvrir…

Delcourt

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