LA DEMEURE DES GOMEZ

Une famille de M.Toutlemonde espagnole qui hérite d’une maison invendable, cela suffit à Prado pour créer une petite farce amusante et impitoyable sur la bêtise et la cupidité humaine.

Famille d’Espagnols moyens, les Gomez héritent d’une vieille tante qu’ils ne voyaient plus: une vieille baraque délabrée, un terrain minuscule et une tonne de soucis. Face à des entrepreneurs et des politiques sans pitié, les Gomez s’en sortiront-ils indemnes?

Véritables Bidochon à la mode espagnole, les Gomez ne sont pas là pour être sympathiques. Cupides mais trop bêtes pour profiter de leur aubaine, ils sont les victimes rêvées d’une société spéculative qui les dépasse. Ca se passe en Espagne mais ça pourrait aussi bien se dérouler partout. Délaissant le réalisme et les pastels pour un trait rond et des planches claires et colorées, Prado dresse des portraits caricaturaux où les personnages ont vraiment la tête de l’emploi, de M.Gomez aux grands yeux ahuris au maire véreux fumeur de cigare.

« La demeure des Gomez » n’a peut-être pas la force satirique de ces précédents albums (« Chroniques absurdes »), la réflexion ne va sans doute pas aussi loin et il manque certainement son fameux petit brin de folie mais après tant de temps où Miguelanxo Prado n’avait rien publié de neuf, on est bien ravi de retrouver son cynisme jubilatoire dans cette nouvelle chronique du quotidien.

Casterman

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