L’ EVEIL DU KURRAN

Une récit initiatique poétique et paisible qui coule comme une rivière. Pas révolutionnaire mais bien agréable à lire.

Accompagné de ses parents, le jeune Tsoué se rend auprès de Roré, la grande Kurran bleue. Les Kurran sont des sortes de guérisseurs qui puisent leur pouvoir dans le Mekbé, l’esprit de l’eau. Tsoué rêve d’en faire partie – ainsi que l’a prédit sa tante à sa naissance – et espère convaincre Roré de le prendre comme élève.

Un environnement magique, le récit initiatique d’un jeune garçon qui possède un don inné, le thème n’est pas très nouveau. Pourtant « L’éveil du Kurran » parvient à y apporter un peu de fraîcheur. D’abord l’initiation du héros tourne autour de l’eau, l’énergie vitale d’où les Kurran tirent leurs pouvoirs et que ces derniers parviennent à façonner par la pensée.

Ensuite et surtout, le récit est fondamentalement reposant. Le travail même des Kurran n’est pas a priori des plus dangereux. Dans cet environnement agraire et pacifique, ils sont avant tout chargés de la protection et du nettoyage des puits ainsi que des accouchements. Pour obtenir ce titre, Tsoué doit réussir trois épreuves (« trois petits miracles » selon Roré) mais ici il n’est pas question de rite violent et cruel où l’élève est amené à se confronter physiquement à son maître, comme c’est le cas par exemple dans « La caste des Métas-Barons ». Les trois énigmes requièrent plus de jugeotte que de muscles et l’album suit dans son apprentissage Tsoué, parfois emporté par la fougue de sa jeunesse. C’est d’ailleurs le principal reproche que l’on peut faire à l’album: on se contente de suivre le gamin dans sa quête, il y a donc très peu d’action et la fin de l’album est franchement prévisible.

Un premier album très contemplatif donc qui n’en reste pas moins agréable à lire, très fluide dans le dessin tout en nuances de gris et blanc. Sans oublier la poésie et le dépaysement apportés par les costumes et les décors qui évoquent l’Asie centrale.

Le site de l’album
Les Humanoïdes Associés

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