KRAKEN

A la demande d’un enfant, seul rescapé d’un naufrage, un ancien présentateur télé part à la recherche du kraken. Un suspense qui tient la route pour cet album mêlant animal mythologique et triste réalité sociale.

Prix du meilleur album italien au festival Romics de Rome 2018, « Kraken » s’inspire du mythe scandinave de ce monstre marin proche du calmar géant qui coulerait les bateaux et dévorerait les marins. Appelé par un enfant pour l’aider à chasser le kraken qui aurait causé la mort de son père et de son frère aîné, un ancien animateur télé spécialisé dans les créatures des abysses se rend dans un petite village breton entièrement tourné vers la pêche. Mais le monstre est-il vraiment celui qu’on pense?

Superstitions et légendes forment la toile de fond de ce one-shot dont on ignore longtemps s’il s’agit d’un récit fantastique ou d’un thriller sombre autour d’une crise sociale, celle de pêcheurs aux abois qui voient impuissants leur moyens de subsistance se raréfier de jour en jour. Le climat est de plus en plus tendu au village, la folie semble poindre et le dessin semi-réaliste de Bruno Cannuciari participe de cette atmosphère glauque et inquiétante aux tons vert-de-gris avec des visages aux traits durs déformés par la colère ou la détresse. Si « Kraken » n’évite pas certaines scènes répétitives peu convaincantes, c’est un récit psychologique qui parvient à conserver le suspense jusqu’au bout.

Dessinateur: Bruno Cannucciari – Scénariste: Emiliano Pagani – Editeur: Soleil – Prix: 17,95 euros.

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