IR$ – Larry B. Max se dévoile dans « Les Echos »

Une initiative originale pour cet ouvrage mariant le 4e tome de la série « IR$ » avec des articles économiques de fond.

Durant l’été 2002, les lecteurs des « Echos » s’en souviendront sans doute, le journal économique avait pré-publié le 4e tome de la série « IR$ », « Narcocratie ». Mais pas seulement. Quotidiennement, les planches étaient accompagnées d’articles de fond sur la drogue et son blanchiment à travers le monde, sur les paradis fiscaux et les traques des économies souterraines. De même, le journal présentait des portraits de personnalités bédéphiles, des économistes aux chefs d’entreprises en passant par des hommes politiques ou des sportifs.

Depuis cette expérience, l’album « Narcocratie » est bien entendu paru en librairie. Mais il aurait été dommage de perdre l’important travail journalistique qui avait accompagné les planches dans le journal. Sur 56 pages, l’album « Larry B. Max se dévoile dans Les Echos » reprend donc la BD et les articles parus alors sur le principe: deux planches, un article et un portrait par double page.

De prime abord, le format logiquement réduit des planches elles-mêmes (13X18cm) rebute. Mais une fois la lecture engagée, ce petit défaut s’estompe. Ensuite chacun fait selon ses goûts: lire la BD d’une traite puis revenir aux articles ou préférer une lecture de la BD plus hachée en lisant le contenu rédactionnel de la page.

« Narcocratie » est la suite de « Blue Ice ». Larry B. Max, l’agent spécial du fisc américain (IRS) a obtenu de poursuivre au Mexique, Ryan Ricks, un financier spécialisé dans le blanchiment de l’argent sale et en passe de racheter certains cartels de la drogue. Il est contraint de coopérer avec la police locale pour démonter le vaste montage financier et logistique.

Pour le lecteur, aucun risque pourtant de se perdre dans les arcanes de l’économie. Desberg axe résolument l’intrigue sur l’action à grands renforts de fusillades et de courses-poursuites. Ce que l’histoire gagne en facilité de compréhension, elle le perd donc en vraisemblance. Le tout, dans un univers assez froid, un peu déshumanisé, avec un héros qui manque de profondeur et auquel on a du mal à s’attacher. Le récit est toutefois plutôt bien mené, efficace, et l’on se laisse prendre au jeu.

Mariage original de la fiction et de la réalité, « Larry B. Max se dévoile dans Les Echos », vaut sans aucun doute une lecture.

Le Lombard

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