GANGS – Tome 1. Les Pink Panthers

Mise en place guère convaincante d’une nouvelle série concept consacrée aux dangereux gangs de la planète. Les Pink Panthers, eux, sont spécialisés dans les braquages éclair de bijouteries de luxe.

Longtemps grand reporter TV et auteur de « Insiders » et de « 9/11 », Jean-Claude Bartoll a une nouvelle fois profité de son sens de l’investigation pour lancer sa nouvelle série: « Gangs » se veut une plongée dans les gangs les plus mythiques de notre époque qu’il s’agisse de racket, de trafic de drogue, de commerce d’armes ou de vols de bijoux. C’est d’ailleurs une équipe originaire de l’ex-Yougoslavie et spécialisée dans le braquage à main armée de bijouteries de luxe qui ouvre le bal. Avec plus de 250 millions d’euros de bijoux dérobés durant dix ans à travers le monde, les Pink Panthers ont du savoir-faire. Leur méthode: le braquage-éclair (deux minutes maximum), discret et sans violence. Leur deal: faire évader dès que possible ceux qui se font prendre.

L’idée de raconter de l’intérieur la vie de dangereux et authentiques gangs est intéressante. Mais parce qu’il n’a prévu qu’un album par gang, Bartoll se devait de construire un scénario ramassé et sans perte de temps. C’est chose faite. L’intrigue est claire, simpliste même et se borne essentiellement à mettre en scène une série de braquages de Rome à Dubaï en passant par Genève, Tokyo, Londres ou Saint-Tropez. Avec au milieu, une spectaculaire évasion de prison. Le tout saupoudré de quelques scènes d’enquête avec des agents d’Interpol un peu dépassés.

Si cela permet au lecteur de découvrir les méthodes et l’organisation des Pink Panthers, le reste n’a donc finalement que peu d’intérêt d’autant que les personnages, à la psychologie fort peu développée, n’ont guère le temps de nous dévoiler leur charisme. Les dialogues ne sonnent pas plus naturels, à tel point que l’on se demande si la scène (en cinq cases et deux secondes de lecture) où la séduisante Astia déclare son amour au beau Dragan n’est pas du second degré tant elle est ridicule… « Donnons-nous le temps » répond Dragan. Bartoll aurait dû lui aussi suivre ce conseil pour construire une intrigue plus étoffée sur plusieurs tomes.

Le concept de « Gangs » veut qu’il y ait un dessinateur différent à chaque album. Pour ce premier tome, le scénariste a donc fait appel aux crayons de Bratislav Kerac, dessinateur serbe, qui réalise des planches réalistes, très classiques et un peu irrégulières mais propres.

Le deuxième tome de « Gangs », paru simultanément, se penche sur un autre type de gang, particulièrement dangereux, la Mara Salvatrucha ou MS-13 qui sévit en Amérique latine et aux Etats-Unis.

Share