CORTO MALTESE – Tome 13. Sous le soleil de minuit

Le grand retour de Corto Maltese, vingt an après la mort de Pratt. Par amitié pour Jack London, le célèbre marin part à la recherche d’une jeune femme dans le grand nord canadien. Une aventure un peu trop proche de l’hommage.

Il était attendu comme le loup blanc. Le nouveau « Corto Maltese » signé des Espagnols Rubén Pellejero (« Le silence de Malka ») et Juan Díaz Canales (« Blacksad »), le premier depuis le décès d’Hugo Pratt, est enfin arrivé en librairie. Chronologiquement, « Sous le soleil de minuit » se déroule juste après « La ballade de la mer salée », en 1915. Corto Maltese reçoit un message de son ami Jack London dans lequel il lui demande de faire parvenir une lettre à Yaka Yamada, ancienne star de saloon à Dowson City à la grande époque de la Ruée vers l’or, désormais militante contre la traite des blanches dans l’Alaska.

Evidemment la route sera semée d’embûches et pleine de rencontres avec des personnages aussi dangereux que hauts en couleurs, le tout dans un décor glacé inhospitalier. Entre la fidélité à la parole donnée, l’exploration de territoires inconnus ou encore la chasse au trésor, on est bien dans l’univers du Corto Maltese d’Hugo Pratt. De même, le dessin suit parfaitement son aîné et le célèbre marin avec son profil caractéristique et sa silhouette longiligne traverse les planches comme les événements: avec nonchalance. Une fidélité à l’oeuvre originale qui va jusqu’à accumuler les références que les fins connaisseurs de la série de Pratt sauront détecter mais qui passent au dessus de la tête des autres et donnent malheureusement un côté superficiel au récit, une certaine lourdeur. Même si on apprécie l’ode à la liberté, le refus du racisme et de l’exploitation de la nature, le duo espagnol gagnerait dans le prochain tome à s’émanciper quelque peu de l’héritage prattien.

Une version en noir et blanc, complétée par un cahier de dessins inédits, est également disponible au prix de 25 euros.

Dessinateur: Rubén Pellejero – Scénariste: Juan Díaz Canales – Editeur: Casterman, collection Univers d’auteurs – Prix: 16 euros.

Share