CHAMBRE A2

Mathieu et Mélina n’ont rien en commun, hormis leur chambre d’hôpital et le fait d’être en attente d’organes. Les deux ados vont apprendre à se connaître. Une histoire touchante et qui file doucement jusqu’à un dénouement inattendu bienvenu.

Un incendie éclate à l’hôpital Saint-Aimé, heureusement vite maîtrisé. Mais dans l’urgence de la situation, deux adolescents, en attente d’une transplantation, sont installés dans la même chambre. Problème, ils sont garçon et fille et c’est normalement interdit. Mathieu est timide et maladroit, Mélina, est une jolie jeune fille de banlieue, joyeuse et mûre…

« En dix chapitres, au suspense insoutenable, un thriller sentimental autant original que pertinent » nous dit la quatrième de couverture. Alléchant…. Autant le dire tout de suite, le qualificatif « insoutenable » est toute de même exagéré! En revanche, le nouvel album de Julien Parra s’avère bel et bien plutôt original. Raconter la rencontre entre deux personnes d’origine et de condition différentes n’est en soi pas très nouveau mais « Chambre A2 » n’est pas une simple bluette débordant d’une mièvrerie et d’un pathos liés à la maladie d’enfants. Il est vrai que l’action, qui se passe en huis-clos dans une chambre d’hôpital – à l’exception des « interludes » entre les dix chapitres de la BD -, prend le temps d’approfondir la personnalité de nos deux jeunes malades, d’insister avec tendresse sur la complicité naissante et l’exaltation romantique de Mathieu. Mais après « Trois instincts », son premier album à l’intrigue très sombre, il aurait été étonnant que Parra se contente de cela. C’est donc par un dénouement inattendu, où l’on se sait pas vraiment s’il faut sourire ou pleurer, que s’achève cette histoire habile, au découpage dynamique. Au niveau graphique, dans ce deuxième album, le trait de Parra se fait plus fin, plus affirmé et un effort particulier a été porté sur la mise en couleurs avec de crédibles ambiances blafardes et aseptisées d’hôpital.

A noter que, pour « immerger le lecteur dans le récit », l’auteur a choisi de ne pas traduire les dialogues en arabe. Le récit reste parfaitement compréhensible mais il est possible d’obtenir la traduction en se rendant sur le site epeditions.fr.

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