BRUSSLI – Tome 1

En voulant découvrir le secret de ses origines, le jeune Brüssli court au devant de graves ennuis. Un album tout public qui joue avec les références cartoonesques, au détriment du scénario.

On pourrait croire à un dessin animé de Walt Disney. Mais de loin seulement: Dorette la jeune princesse blonde a un QI de poule; le lapin rose bougon n’est pas le gentil Panpan, ni même le lapin d’Alice au Pays des merveilles; le Gemini Criquet de l’album est une puce de Pigalle reine des claquettes et du mini French Cancan; et le héros n’est pas un gamin mignon et futé. Il porte un nom ridicule – Brüssli – et ressemble à un gnome rose aux narines de dragon.

C’est d’ailleurs parce qu’il ne ressemble pas aux autres gamins de son âge que Brüssli a de sérieux doutes sur ses origines. Désireux d’éclaircir le mystère et de mériter le surnom qu’il s’est lui-même donné – Brüssli le Conquérant -, le gamin s’embarque un peu malgré lui dans une grande aventure.

En terme de grande aventure, ce premier tome n’est guère prolixe, il est vrai. Des loups en uniforme qui sèment la terreur, une terrible Bête qui rôde et une châtelaine comploteuse, voilà à peu près tout ce qu’on sait du scénario. Pour l’instant l’essentiel de la place est laissée à l’ambiance de l’album. En résumé, elle est vive et délirante avec des références cartoonesques en veux-tu en voilà. On friserait presque l’overdose mais, heureusement, Fonteneau – à qui on doit le scénario des « Enquêtes de l’inspecteur Bayard » – s’arrête pile quand il faut.

Le dessin très Disney contribue à renforcer le côté parodique de l’histoire. Le style à la fois coloré et doux (les silhouettes sont dépourvues de contours noirs) rappelle logiquement « Gargouilles » chez le même éditeur: Etienne en avait signé le premier tome en 2003.
Au prochain tome maintenant de convaincre que « Brüssli » n’est pas qu’un exercice de style parodique mais repose au contraire sur un scénario tout public solide.

Les Humanoïdes Associés

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