BRICO QUEEN, Une aventure de Canetor

Boîte à outils sous le bras, Canetor le canard n’aspire qu’à la tranquillité. C’est sans compter sur sa sœur acariâtre, sa petite amie niaise… et une jeune femme aussi férue de bricolage que lui. Des gags faussement naïfs et cyniques à souhait.

Paru dans les années 2000, dans les pages du magazine Ferraille illustré des Requins marteaux puis dans un album signé Pirus et Schlingo, Canetor le canard fait son retour, marteau et scie égoïne à la main. Pris en tenaille entre une petite amie naïve et une sœur aigrie et autoritaire, il préfère se réfugier dans le bricolage. Une passion qu’il partage avec Carlotta qu’il rencontre à l’hôpital. Le début d’une romance?

En soi, « Brico Queen » est déjà un bel objet : un album très grand format de 25,5cm sur 34,8 cm, d’une centaine de pages, à la couverture épaisse et vintage. A l’intérieur, c’est une quarantaine de gags qui s’enchaînent pour former une histoire complète. Le graphisme, foncièrement géométrique avec des gaufriers de cases, des décors très structurés et des palmipèdes à base de rectangles et de ronds, évoque évidemment le travail de Chris Ware (« Jimmy Corrigan ») mais l’auteur du « Roi des mouches » glisse aussi quelques références aux classiques du strip américain comme Winsor McCay. Ces planches stylisées fonctionnent d’autant mieux que sous une apparence naïve et enfantine, Michel Pirus dépeint un monde assez cynique et cruel où rien de la violence des relations humaines (égoïsme, jalousie, mensonges, manipulation…), ne nous est épargné.

Dessin et scénario : Michel Pirus – Editeur : Glénat – Prix : 25 euros.

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