ANGUS POWDERHILL – Tome 2. Le Pays des deux soleils

L’héroïc-fantasy façon Brunschwig a forcément quelque chose de différent. Encore gagné pour ce deuxième tome qui nous plonge dans un univers fascinant.

Poly doit tomber amoureuse d’Angus Powderhill. C’est son destin et sa pierre continue de le lui prédire. Alors même si pour le moment elle a bien dû mal à le croire, elle suit le jeune homme au Pays des deux soleils. Mais le passeur-magicien Oguéon ne les a pas tous transportés au même endroit et la voilà perdue dans un drôle de monde, le désert de Rianker. De son côté, Angus se retrouve devant le palais de l’Arbre Fleur où il doit tuer le roi.

Après un premier tome axé sur Poly, la jeune fille tronc, ce second opus s’intéresse surtout à Angus même si tous les personnages continuent d’être développés. Brunschwig (« Le pouvoir des innocents », « L’esprit de Warren », « Makabi ») nous raconte donc l’histoire de ce rouquin – son enfance, ses souffrances, sa destinée, etc – tout en continuant d’avancer dans le récit. Le nombre de flash-backs auraient pu rendre la lecture difficile, au contraire la narration est très agréable, très fluide.

L’univers dans lequel les auteurs nous plongent est fascinant. Ce deuxième tome nous fait changer de décor. Après la Vallée des âmes tordues, les héros découvrent le Pays des deux soleils. Et cet univers est incroyablement beau. Depuis le premier tome, Bailly a fait d’énormes progrès dans les décors. Ici, ils regorgent de détails et le regard se perd dans la forêt touffue de Rianker, dans le palais tortueux de l’Arbre Fleur ou le désert de sable brûlant. Les couleurs d’Isabelle Cochet sont également plus chaudes que dans le précédent album et accentuent la magie et la poésie qui se dégagent de la série.

Etrangement, le lecteur adopte facilement cet univers étrange. Sans doute parce que certains thèmes évoqués nous sont familiers. Le premier album traitait surtout du handicap, de la discrimination et du respect des différences. Dans « Le Pays des deux soleils », le rapport enfance/sexualité est suggéré par une scène très forte lorsqu’Angus, qui n’est qu’un enfant dans un corps d’homme, est confronté pour la première fois à l’amour physique. De même Brunschwig distille cà et là quelques messages sur l’écologie, la surpopulation (la loi de Ranker interdisant un deuxième enfant fait immanquablement penser à la Chine) ou la famine.

Il aura fallu attendre plus de deux ans pour se plonger dans ces 56 pages, enrichies d’un cahier de croquis réservé à la première édition. Vu la qualité de ce second tome, cela en valait largement la peine.

Les Humanoïdes Associés

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