ALIM LE TANNEUR – Tome 2. Le vent de l’exil

L’étau se resserre autour d’Alim et sa famille réfugiés dans un village de montagne et poursuivis par les cruels guerriers des chefs religieux aux pouvoirs. Un nouveau coup de coeur pour cet opus beau et palpitant.

Deux ans après avoir découvert dans le ventre d’une monstre marin une relique ayant pu appartenir à la divinité locale, Alim, Pépé et la petite Bul ont fui jusqu’à un village d’éleveurs où ils ont été recueillis. Ils y découvrent le bonheur simple d’une société sans caste. Bonheur de bien courte durée pourtant : les forces impériales menées par le terrible Torq Djihid sont lancées à leurs trousses.

On avait pas oublié la petite Bul du premier épisode, rappelant furieusement Lilo du dessin animé de Walt Disney. Forcément deux après, elle a grandi, sa petite bouille est moins craquante et le charme n’agit plus autant de ce point de vue là. Cependant «Alim le tanneur» ne se résumait heureusement pas au charisme de Bul. Et si dans ce second épisode, la série a pris un nouveau virage, il est même plutôt réussi.

Finis plage, cocotiers et couleurs gaies. Le dessin est toujours aussi beau mais l’environnement avec ses hautes montagnes abruptes est plus dur, les couleurs plus sombres à l’image de l’intrigue. Le danger prédomine (la superbe séquence d’ouverture avec le monstre des neiges donne le ton) et les petits passages joyeux en famille ou entre amis laissent de plus en plus la place à des scènes d’une violence inouïe, telle cette scène impressionnante entre le cruel Torq et La Maati, guide spirituel des treize clans des montagnes. Plus encore que dans le tome précédent, on constate les méthodes barbares employées pour propager une religion. En les pointant du doigt, Lupano dénonce la mainmise du pouvoir théocratique sur un peuple qui ne peut que se soumettre. Situation d’autant plus absurde qu’à la vérité la fameuse divinité sur laquelle se base la religion a certainement fini dans le ventre d’un monstre marin bien avant d’accomplir les exploits qu’on lui attribue… On comprend dès lors que les autorités ecclésiastiques veuillent mettre la main sur Alim qui détient la preuve de la supercherie.
Le prochain épisode promet encore beaucoup de violence et de sang et peut-être un rôle plus actif d’Alim, jusqu’ici surtout occupé à fuir et sauver sa peau et celle de sa fille Bul. « Alim le tanneur » se présente en tout cas d’ores et déjà comme une série à conseiller fortement.

La sortie de ce deuxième tome s’accompagne d’une réédition du premier avec une couverture beaucoup plus lumineuse et attirante. On peut d’ailleurs voir les recherches faites sur cette dernière – ainsi que sur la couverture du « Vent de l’exil » – dans l’extendo de 8 pages en couleur encarté avec ce second opus.

Dessinatrice: Virginie Augustin – Scénariste: Wilfrid Lupano – Editeur: Delcourt.

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