ABELARD – Tome 1. La danse des petits papiers

Un poussin naïf et amoureux part à la découverte du monde. C’est tendre, poétique et touchant. Une très très belle histoire.

Ah l’amour… Jusqu’à ce qu’il rencontre la belle Epilie, Abélard vivait tranquille avec ses amis, au milieu du marais, entre pêche à la ligne et parties de poker. Mais lorsque ce petit poussin naïf apprend que pour séduire la jeune fille, « il faut lui offrir la lune », il décide de se rendre en Amérique où deux Américains ont inventé une machine volante…

Impossible de ne pas craquer pour un héros comme ce petit poussin mignon à croquer, parti sur les routes avec son baluchon et son chapeau à proverbes (chaque jour, Abélard tire de son couvre-chef un proverbe philosophique écrit sur un morceau de papier). Parviendra-t-il à décrocher la lune, on l’ignore encore mais l’on se doute bien que ce « road movie » animalier sera l’occasion d’un apprentissage de la vie et de la découverte d’autrui.

En attendant le second tome dans quelques mois, on se régale à suivre Abélard dans ses rencontres plus ou moins sympathiques mais qui sont l’occasion d’aborder des thèmes universels – la différence et la xénophobie, l’amitié et la solidarité, l’amour et les femmes – à travers des dialogues concis de Hautière (« Le dernier envol »). Le dessin n’est pas en reste, Dillies (les remarqués « Betty Blues » et « Bulles & nacelles ») nous offrant des planches aux larges cases aux tons ocres d’une poésie touchante. Dillies et Hautière, qui ont déjà signé ensemble « Mister Plumb » (Paquet), sont sans nul doute avec « Abélard » sur la voie d’une sélection au Festival international de la bande dessinée d’Angoulême 2012.

Dargaud

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