2006 entre sushis et moules frites

Dans un marché de la BD en recul, les mangas arrivent à maturation, note l’institut GfK dans son bilan annuel.

Comme chaque année, quelques semaines après le rapport de Gilles Ratier, secrétaire général de l’ACBD , l’institut d’études GfK dresse à son tour le bilan de l’année 2006 du marché français de la BD. Un bilan plutôt morose finalement puisque si la bande dessinée reste « le 3e segment le plus important du marché du livre » – avec 12,4% des volumes de ventes annuelles, 40,5 millions d’albums vendus en France et près de 383 millions d’euros de chiffre d’affaires -, elle affiche « un recul pour la deuxième année consécutive: -5,4% en volume et -4,2% en valeur ». Et ce malgré les gros blockbusters « Titeuf » (tome 11, Zep, 646.000 exemplaires vendus), « Lucky Luke » (tome 2 avec Gerra, 268.000 exemplaires) et « L’affaire du voile » de Pétillon. A noter que dans le Top des séries vendues en 2006, « Titeuf » rétrograde à la troisième place derrière les mangas « Naruto » et « Dragonball ».

Comme l’ACBD, l’institut GfK note que les mangas sont devenus « un genre mature »: loin des 41% de croissance enregistrés entre 2003 et 2004, la croissance du marché des mangas commence à se stabiliser (+3,1% sur le dernier trimestre 2006 par rapport à l’an dernier). « Aujourd’hui, plus d’une bande dessinée sur trois achetées sur le marché français est un manga. La France est le deuxième consommateur de mangas au monde après le Japon » affirme Céline Fédou, chef de groupe sur le marché du livre chez GfK. La grande majorité des ventes de mangas se fait encore sur des titres pour ados (shonen, 70% des mangas vendus en 2006 contre 66% en 2005. Les séries pour filles (shojo) représentent 14% des titres en 2006 et 2005, les titres pour adultes (seinen) 16% en 2006 contre 20% en 2005. Autre fait notable, souligne le rapport de GfK, « les mangas ne comptent pas parmi les produits phares de Noël : s’ils représentaient en 2006 plus de 34,5% des ventes totales de BD, en décembre ce poids n’est que de 22,3%. »

Enfin, l’institut note que « les mangas ne bénéficient ni de la place qui est accordée en rayon à la BD franco-belge, ni de sa médiatisation. Le festival d’Angoulême lui aussi reste décalé par rapport à la réalité du marché : la sélection officielle de cette année compte seulement 9 mangas sur les 44 titres sélectionnés ».

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