Obion et Casterman en conflit

L’album « Vilebrequin » a été mal imprimé. En attendant une réimpression, l’album sera vendu ainsi au grand dam de l’auteur et du Syndicat national des auteurs et compositeurs.

Le tout nouveau label KSTR arrive sous les feux de l’actualité BD mais, de cette façon là, il s’en serait certainement bien passé. Suite à une erreur de mise en page, l’ensemble du premier tirage (8.000 exemplaires) de l’album « Vilebrequin » a été mal imprimé, avec une inversion des planches à chaque double-page. Explication d’Obion (co-auteur avec Arnaud Le Gouëfflec) qui a évidemment vu rouge lorsqu’il a découvert l’erreur: « La page 1, au lieu de se trouver logiquement sur une page de droite, se retrouve à gauche, en vis à vis avec la page 2. Du coup, l’ensemble des 98 pages du livre est décalé. Il va de soit que les « effets de suspens » de fin de page et le rythme de l’album sont complètement ruinés. Mais le plus grave, c’est que tout l’album a été travaillé sur un concept de petites scènes de deux pages jouant sur la symétrie des vis à vis. C’est la charpente même du récit, l’idée étant, sur la majeure partie de l’album, de faire une sorte de catalogue avec des scènes de 2 pages cloisonnées en vis à vis. »

Sur son blog, Obion précise avoir « immédiatement demandé à notre éditeur (Casterman, ndlr) qu’il fasse le nécessaire pour faire retirer l’album des librairies en informant les libraires de cette erreur d’impression. Ce qu’il a refusé, considérant apparemment cette requête comme un caprice d’auteur ou une « réaction émotionnelle ».

Dans un communiqué, Didier Borg, responsable du label KSTR, a riposté: « Dès que les auteurs nous ont fait part de leur insatisfaction concernant la mise en page de l’album, nous avons immédiatement proposé une réimpression de celui-ci afin de permettre aux libraires et à leurs clients de remplacer les exemplaires diffusés. Cette nouvelle impression, nous l’avons déjà lancée, elle sera effectivement disponible au plus tard avant la fin du mois de juillet et les stocks restant de la première impression seront détruits..

Reste que, selon Obion, la démarche est loin d’être suffisante: « Ce que nous demandions à KSTR n’était pas simplement le retirage de l’album corrigé (ce qui est la moindre des choses) mais qu’ils reconnaissent l’erreur d’impression auprès des libraires et surtout les incitent à retirer l’album des ventes dans les plus brefs délais. »

Sachant que la vie d’un album en librairie est concentrée sur les premières semaines après la sortie, on comprend aisément la colère d’Obion et Arnaud Le Gouëfflec.

Les auteurs sont par ailleurs soutenu dans cette affaire par le Groupement des Auteurs de Bande Dessinée du SNAC (Syndicat National des Auteurs et des Compositeurs): « Pleinement solidaires des auteurs dans cette affaire constituant une atteinte manifeste à leur droit moral, le conseil syndical du SNAC a voté à l’unanimité un soutien juridique aux auteurs concernés, et entend les accompagner au mieux dans leurs démarches ».

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