VOR – Tome 1. Un voleur dans la loi

Un membre efficace de la mafia géorgienne est envoyé en France pour faire un peu de ménage dans les équipes de voleurs. Percutant, documenté et crédible mais un peu nébuleux.

Koutaïssi, Géorgie. Tariel sort juste de prison après huit ans passés derrière les barreaux et il pense avoir mérité d’être élevé au rang de « Vor », c’est-à-dire un parrain de la mafia géorgienne. Mais il lui faudra patienter encore: il est envoyé en France pour reprendre en main le réseau de son clan, menacé par une autre famille originaire de Tbilissi.

Le scénariste Jérôme Pierrat, dont c’est la première incursion dans le monde de la bande dessinée, est un spécialiste reconnu du crime organisé. Un gage de sérieux donc. Et effectivement, on en apprend beaucoup sur les règles et les coutumes de ces «voleurs dans la loi» venus de Georgie et implantés en Europe occidentale: une organisation très hiérarchisée, des voleurs tatoués selon leur grade, des délits mineurs afin d’échapper à la vigilance de la police, des butins appelés « obchtchak » et reversés à leurs « Vory »…

Pas question pour autant de proposer un simple étalage d’informations. Le récit est construit, crédible et réaliste, n’hésitant pas à montrer la violence dont peuvent faire preuve les membres de la mafia, le tout sur un rythme effréné que le dessin nerveux aux teintes froides de Burmeister (« En temps de guerre ») vient renforcer. Cela va donc vite, très vite dans ce tome qui ouvre une trilogie. Sans doute un peu trop néanmoins pour le lecteur non spécialiste du milieu. Suivre l’intrigue se révèle vite assez compliqué en effet: entre ceux qui viennent de Géorgie, de Russie ou de Tchétchénie, ceux qui travaillent pour tel parrain, ceux qui trahissent et ceux qui se vengent, on a un peu de mal à retrouver nos petits! C’est dommage, cette plongée dans les mafias d’Europe de l’Est change un peu de notre bonne vieille mafia sicilienne…

Casterman

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