UN MONDE IDEAL – Cycle 1. Les contes du villageois – Tome 1. L’usine

Un jeune homme, sans but dans la vie, décide soudain de plaquer son train-train quotidien. Une saga chinoise qu’on a du mal à cerner.

Dans la vie, A You s’ennuie. A 19 ans (mais il en paraît 14), coincé entre un boulot sans intérêt à l’usine et une mère acariâtre chez qui il vit encore, le jeune homme ne se voit pas vraiment d’avenir. Mais un jour que la malchance s’acharne sur lui, c’est le déclic: il décide de tout plaquer et de partir à la recherche du bonheur.

Visuellement, « Un monde idéal » adopte un style plutôt international mais pas désagréable. D’une part, le format choisi n’est pas celui d’un manga mais au contraire comparable à nos bandes dessinées européennes (22x30cm). D’autre part, le graphisme en rondeurs et en couleurs lorgne à la fois sur la BD occidentale et nippone. Le découpage, lui, s’inspire davantage des mangas. L’univers plein de fantaisie de Peng Chao est au même niveau, c’est-à-dire un gros mélange: sa ville regroupe les petites maisons médiévales à clocher, le tramway un peu rétro et les gros tuyaux polluants qui bouchent la vue.

Côté scénario, « Un monde idéal » (« Seek self’s world ») est un projet ambitieux. Réalisé par Creator World, un des studios chinois les plus dynamiques (plus de 60 auteurs, 100 albums par an), la série comprendra trois cycles de cinq albums chacun. En même temps qu’ici, elle sort en Chine, Corée et Taïwan.

Prévue pour durer, cela explique peut-être que la mise en place du cadre et des personnages de la série se fasse sur tout le premier tome sans que l’on sache s’il va s’agir d’un récit d’aventure, d’initiation, d’un road-movie, etc. L’album consiste juste à nous faire bien prendre conscience du mal-être du jeune homme et ce n’est en effet qu’à la dernière page que A You décide de quitter son travail. Pour aller où? Pour l’instant on en sait rien et, à vrai dire le sort de ce garçon auquel on ne s’est pas attaché, ne nous empêchera pas de dormir.

Xiao Pan

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