TOKYOLAND

Un Français débarque à Tokyo suite à une histoire d’amour. Un récit sympa mais trop plat et frustrant.

Sous-titré « Les aventures d’un Français au Japon », « Tokyoland » est alléchant pour qui apprécie les carnets de voyages d’auteurs de BD à l’autre bout du monde, riches d’infos étonnantes sur la culture du pays. D’ailleurs si le héros de cette histoire s’appelle Jean-Yves Brückman, il est tout comme Reiss, un dessinateur de BD débarqué à Tokyo un jour d’été 2002. Jusqu’où pousse l’autobiographie, on l’ignore mais en tout cas, pour Jean-Yves, c’est l’occasion de retrouver la jeune fille dont il est amoureux, Kayoko. Mais, lorsqu’il vient frapper à sa porte, l’accueil qui lui est réservé n’est pas celui auquel il s’attendait.

Réalisées en bichromie, les 96 planches de l’album suivent donc le jeune Français dans la découverte du Japon au quotidien. Découverte d’un « manga kisa » (une sorte de café où les gens peuvent lire des mangas, surfer le Net, etc), de la manière de travailler des mangakas (notre héros devient assistant), etc… L’album nous permet certes de découvrir quelques facettes du Japon. Mais la déception est grande tout de même: alors que le héros (et Reiss) a dû trouver matière à s’étonner surtout dans les premiers temps de son séjour sur les différences culturelles entre le Japon et l’Occident, « Tokyoland » ne nous le fait pas ressentir. L’auteur a semble-t-il choisi d’abréger ces anecdotes au profit de l’histoire personnelle de Jean-Yves: sa recherche de Kayoko d’abord puis son boulot (outre assistant-mangaka, il devient aussi surveillant de jeunes d’un lycée français). Résultat, après avoir été happé par la curiosité, on s’ennuie rapidement dans cet album car en guise d' »aventures », il ne se passe pas grand chose dans la vie de notre expatrié… Le dessin simpliste aux styles variés (Reiss utilise parfois des trames à la japonaise) qui passe bien pour les récits de voyage riches en infos n’aide pas ici à nous intéresser plus que ça à l’album qui reste en deça d’un « Pyongyang » (Guy Delisle) ou même d’un « Kaboul Disco » (Nicolas Wild).

Dessin et scénario : Benjamin Reiss – Editeur : 12 Bis – Prix : 15 euros.

Share