THE DUNGEON OF BLACK COMPANY – Tome 1

Kinji, un jeune glandeur, est subitement plongé dans un monde parallèle où il doit trimer comme un forçat dans une mine. Mais le jeune homme n’a pas dit son dernier mot. Un manga étonnant et amusant sur le monde du travail et la lutte des classes.

A 24 ans, Kinji est un glandeur, un Neet (« Not in Education, Employment or Training ») qui profite de ses placements financiers et se délecte de voir les autres s’échiner au travail. Jusqu’à ce qu’il se retrouve mystérieusement téléporté dans un monde peuplé de créatures humanoïdes où il lui faut travailler comme un forcené dans une mine infestée de monstres, dans le maigre espoir de rembourser un tas de dettes.

« The Dungeon of black company » est étonnant à plus d’un titre. Pas seulement à cause de l’univers d’heroic-fantasy dans lequel Kinji se retrouve propulsé sans crier gare, le genre « isekai » est plutôt populaire dans les mangas et même si on peut regretter de n’avoir aucune explication sur le pourquoi du comment de cette téléportation, on s’y fait finalement assez vite. Le choix du personnage principal surprend aussi: ici pas de héros courageux à l’âme pure, Kinji est plutôt du genre anti-héros dans toute sa splendeur, un sale gosse manipulateur, filou et prêt à tout pour gravir les échelons et s’enrichir sans rien faire. Il se retrouve rapidement accompagné dans ses aventures par un mi-homme mi-lézard et un monstre transformé en fillette démone à l’appétit insatiable.

Mais le plus étonnant et le plus intéressant de cette nouvelle série est son thème: une critique particulièrement caustique de la manipulation des masses et du monde du travail où ceux qui sont en bas de l’échelle triment toute leur vie sans sortir de la pauvreté. L’idée qui semble incongrue s’avère bien menée, n’est pas dénuée d’humour et bénéficie d’un trait réaliste de qualité. Dans les mines de Detmort, la révolution est en marche.

Dessin et scénario: Youhei Yasumura – Éditeur: Komikku – Prix: 7,99 euros.

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