SPARTE – Tome 1. Ne jamais demander grâce

La légende de Sparte à travers un chasseur de primes chargé par le roi de tuer le rebelle Agésilas qui le trouve trop laxiste. Une BD assez ennuyeuse qui a manqué d’ambition.

Un vrai Spartiate ne se laisse pas marcher sur les pieds sans lutter à mort, il a été élevé ainsi depuis son enfance. Alors quand le roi Nabis décide de parlementer avec ses voisins, Agésilas entre en résistance. Face à la menace, le roi engage l’ilote Diodore, le meilleur chasseur de primes de Sparte.

Beaucoup moins populaire que Rome dans les BD, Sparte n’en a pas moins de formidables atouts comme celui d’abriter un peuple fascinant mais assez méconnu. Cette nouvelle série était donc plutôt prometteuse.

Passée la couverture, l’on se rend très vite compte que l’album sera plus proche d’un « Alix » que du « 300 » de Frank Miller. Logique après tout puisque Christophe Simon officie depuis des années au sein du studio de Jacques Martin et, après avoir travaillé sur Orlon et Lefranc, il s’est vu confié le dessin d' »Alix » en 2001. Le dessinateur a d’ailleurs co-signé les tomes 26 et 27 d' »Alix » avec Patrick Weber. Ici, on retrouve donc du « Alix » dans ces planches classiques, notamment dans l’attention portée à la musculature des personnages. Les visages manquent en revanche cruellement d’expressivité (de la surprise à la douleur extrême, les protagonistes arborent souvent la même tête) et dans certaines cases, la lecture achoppe à cause de bulles qui étrangement doivent être lues de droite à gauche.

Mais c’est surtout au niveau du scénario que le bât blesse. D’abord parce que finalement l’histoire pourrait presque se passer ailleurs qu’à Sparte qu’on n’y verrait pas la différence. Une magnifique série comme « Murena » (Delaby et Dufaux) a ceci de passionnant qu’elle mélange la fiction et l’Histoire, nous apprenant en même temps une foule de choses, y compris sur les us et coutumes de l’époque. Ici on aurait aimé d’avantage d’explications – ne serait-ce qu’à travers un glossaire – sur ce qu’est un ilote par exemple, sur la grandeur passée de Sparte, etc.

Ensuite, malgré la succession de complots et de meurtres dans ce premier tome, « Sparte » manque de rythme. Malgré l’ajout de flash-backs et la révélation (on s’en doutait quand même un peu…) de fin d’album, on s’ennuie.

Le Lombard

Share