SORCIÈRES

Une jeune femme est accusée de sorcellerie dans l’Alsace du début du XVIIe siècle. Didactique.

Paru une première fois en 2004 chez Bf Editions sous le titre « La sorcière de Bergheim », « Sorcières » nous plonge au début du XVIIe siècle dans un coin d’Alsace moyenâgeux sous le joug de l’obscurantisme. C’est l’époque de la « procédure inquisitoriale » (c’est-à-dire la torture) et des chasses aux sorcières. Magritte Sprenger va bientôt en faire les frais: alors qu’elle vient d’hériter d’un riche viticulteur dont elle s’occupait, elle est accusée par le neveu de ce dernier d’avoir usé de sorcellerie…

« Sorcières » n’est certainement pas un chef d’oeuvre. De facture plutôt classique dans le scénario – une innocente envoyée au bûcher à cause d’un complot – et non exempt de maladresses dans le dessin semi-réaliste, l’album signé Seiter («  »Fog », « Dies Irae », « H.M.S. ») et Wagner (« Wild River », « Venise hantée ») a cependant des qualités pédagogiques indéniables qui rendent la lecture agréable. S’il ne raconte pas à proprement une histoire vraie, il se base toute de même sur la réalité historique: c’est le durcissement politique et religieux et la diffusion massive (30.000 exemplaires diffusés à partir de 1486 dans toute l’Europe) du « Malleus Maleficarum » – ouvrage particulièrement misogyne censé aider à démasquer les « agents de Satan » – qui ont déclenché des vagues de répressions contre les sorcières. Quant au choix de Bergheim comme décor, il ne tient pas au hasard puisque pas moins de 40 procès en sorcellerie y furent jugés de 1582 à 1683. Cette réédition se voit d’ailleurs enrichie d’un cahier historique sur le sujet.

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