SEPT BALLES POUR OXFORD – Tome 1. La promesse

Un privé sur le retour, maniaque et caractériel, en guise de héros, voilà qui s’annonce original.

A 70 ans et malgré les pressions de son entourage, Oxford, détective privé new-yorkais, n’entend pas raccrocher. D’ailleurs, l’avocat Bob Klam vient de lui demander d’enquêter sur la disparition d’un jeune peintre Mike Dichiara, introuvable depuis une semaine.

Des privés comme Oxford, on en rencontre pas tous les jours dans la bande dessinée. Avec ses problèmes de mémoire, de prostate et d’oreille, il n’a rien d’un Niklos Koda jeune et sexy, ni même d’un Choucas intello. Pour Oxford, monter à pied l’escalier jusqu’au septième étage est déjà un véritable défi. Et puis, il est loin d’être le héros parfait: une femme, une maîtresse grecque (depuis 40 ans !) et un fils des deux côtés dont un qu’il ne supporte pas. Et pour ne rien arranger, l’homme est têtu, maniaque et caractériel.

Pourtant, Oxford est attachant. Parce qu’il est finalement extrêmement humain dans sa vieillesse et d’une fidélité sans faille envers ses amis. Le fil conducteur du récit est d’ailleurs la conversation imaginaire qu’Oxford tient avec Sunny G., son ami intime, qui vit aujourd’hui dans une clinique gériatrique et qui semble déconnecté du monde. C’est cette conversation qui remplace le monologue du détective privé que l’on rencontre souvent dans les polars. La série imaginée par Zentner et Montecarlo est donc originale sur bien des points.

Le scénario est dense, même un peu trop. Les auteurs ont voulu dans ce premier tome mener de front la présentation du héros et l’enquête. Mais d’autres histoires parallèles viennent perturber la lecture, notamment l’enquête du fils policier d’Oxford qui semble ici n’avoir aucun rapport avec le reste. Résultat, on s’y perd un peu. Même reproche au niveau du découpage: Gau multiplie les petites cases dans les cases ce qui finit par alourdir les planches. Mais malgré ces défauts, cette nouvelle série apporte sans conteste un peu de fraîcheur dans le monde des détectives privés.

Au terme de « La Promesse », Oxford pose devant lui les sept balles du chargeur de son pistolet. Il promet à son épouse, atteinte d’un cancer en phase terminale, de prendre sa retraite dès qu’il aura épuisé toutes les balles. Sept balles pour sept albums. La carrière d’Oxford ne fait finalement que commencer…

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