SAMEDI ET DIMANCHE – Tome 4. L’Odyssée aux allumettes

Que faire quand on est les rois de l’aventure mais que son coéquipier a troqué son costume d’Indiana Jones pour celui de papa? Destiné aux enfants comme aux adultes, ce nouveau tome est inventif, drôle et craquant.

Vie de famille et sorties entre copains ne riment pas c’est bien connu. Dimanche en fait d’ailleurs l’amère expérience: en mal d’aventure, il essaye de convaincre son meilleur ami Samedi de partir avec lui résoudre le mystère de la-maison-qu’on-voit-de-loin. Mais Samedi est bien trop occupé avec sa femme Julie et leurs deux bébés; alors Dimanche part seul, bien décidé à affronter les plus terribles dangers…

A première vue, « Samedi et Dimanche  » a tout l’air d’une série pour enfants, avec deux lézards – un vert et un orange – et un oiseau violet en guise de héros. Effectivement le graphisme est simple et très coloré et le nom même des personnages plutôt simpliste – une allusion directe au Vendredi de Robinson Crusoë puisque les héros vivent sur une petite île.

Mais « Samedi et Dimanche », ce n’est pas que pour les enfants. Car les aventures de nos deux lézards peuvent se lire à différents degrés et les thèmes abordés dans la série parlent aussi aux adultes. Après les interrogations sur le sens de la vie, les affres de l’amour et les conflits de générations puis l’angoisse de la paternité abordés dans les trois précédents tomes, « L’Odyssée aux allumettes » évoque cette fois les vieilles amitiés face aux responsabilités familiales. Samedi et Dimanche ont beaucoup évolué depuis le premier album en 2001 et même Dimanche semble avoir un peu guéri de ses crises de « questionnite aiguë » qui conduisait les deux amis à explorer l’île en tous sens pour obtenir des réponses à ses interrogations. Les deux héros ont mûri, se sont visiblement assagis.

Le ton de l’album n’en reste pas moins celui de l’humour et de la légèreté. On retrouve un peu l’ambiance des bandes dessinées de Trondheim dans cette série d’ailleurs. Et même si les dialogues sont un peu moins percutants, les personnages sont extrêmement attachants, le scénario riche en rebondissements et l’album regorge de trouvailles adorables comme ces éphèmeres, ces innombrables bestioles qui s’émerveillent de tout mais meurent en un temps record en faisant « pouf… » Craquant.

Dargaud

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