QUELQUEPATTE

Derrières les aventures gentillettes d’une petite taupe, l’album explore un élément essentiel de la narration en BD: la case.

Ce n’est pas parce qu’on est une taupe qu’on ne peut pas avoir d’amis. Celle d’Aliceu, membre du collectif rennais L’Oeuf, a d’ailleurs pour comparses un hérisson, un lapin, une tortue et un canard. Des bestioles qui passent leur temps à se chercher, se perdre et se retrouver tout au long de cette quinzaine de petites histoires en noir et blanc.

L’album n’est pas une à proprement parler une nouveauté car il est paru initialement en 1996. Mais à l’occasion du dixième anniversaire du label, il fait l’objet d’une réédition sous une nouvelle couverture sérigraphiée.

Le dessin est enfantin et épuré, l’histoire entièrement muette est simpliste et gentillette: la petite taupe est tantôt joueuse et gaie quand elle est avec ses amis, tantôt triste et mélancolique quand elle se retrouve seule. Mais ce qui est intéressant c’est la manière avec laquelle Aliceu joue avec avec l’espace-temps et les cases: parfois ses bestioles les traversent simplement, parfois ce sont des murs qu’il faut casser pour pouvoir se rejoindre, parfois on y fait un noeud pour les refermer… Il arrive aussi qu’Aliceu laisse des cases totalement vides ou bien que la lecture court sur deux pages en même temps. On se laisse prendre au jeu avec plaisir le temps de parcourir l’ouvrage.

« Quelquepatte » a fait l’objet d’une suite avec « Tous les matins », un road-movie menant la taupe du far-west à l’espace intersidéral, en passant par le pôle.

L’Oeuf: dix bougies et un nouvel élan

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