PHILÉMON – Tome 16. Le train où vont les choses

La légendaire Lokoapattes est en panne. Heureusement Philémon est là et son imagination aussi. Un album qui vient clôturer une série culte.

Certes en 2011, Dargaud a édité trois volumes regroupant les quinze épisodes de la série, mais « Le train où vont les choses » est le premier vrai nouvel album des aventures de Philémon depuis 25 ans, commencé et finalement abandonné suite à des problèmes de santé de l’auteur. Le petit gars au pull rayé bleu et blanc découvre en pleine nuit une drôle de locomotive embourbée: c’est une lokoapattes qui marche à la vapeur d’imagination. Avec son conducteur et le fidèle Monsieur Barthélémy, ils vont tenter de la faire repartir.

Si physiquement Philémon n’a pas pris une ride, si le scénario du « Train où vont les choses » part sur des bases tout aussi folles et si Fred aime toujours jouer avec les calembours, le temps a passé et les aventures de Philémon ne sont plus tout à fait les mêmes. Les couleurs, signées Isa Cochet, sont plus travaillées qu’auparavant mais c’est surtout du côté de l’histoire que la différence se fait sentir: les personnages n’ont plus la fougue d’antan qui les amenaient à sauter immédiatement à pieds joints dans l’aventure. Dans « Le train où vont les choses », on discute beaucoup avant et Fred n’hésite pas à se laisser aller à quelques petites digressions, sans vrai intérêt pour l’intrigue.

Ce 16e album n’a donc certainement pas le charisme des précédents mais il a le mérite de faire jouer la nostalgie à plein, d’autant que ça et là, les épisodes passés, de la lettre « A » de l’Atlantique à Manu Manu, viennent se rappeler au bon souvenir des lecteurs de la première heure. A 82 ans, Fred met donc un terme – avec sans doute un peu de facilité – aux aventures d’un gentil rêveur tombé au fond d’un puits en 1965… La boucle est bouclée.

Dargaud

Share