MONT TOMBE

Un sanctuaire est découvert par hasard sous le Mont-Saint-Michel et risque de secouer l’Eglise catholique dans son ensemble. Une enquête ésoterico-policière gâchée par un scénario boiteux et un graphisme médiocre.

Après « Meurtre au Mont-Saint-Michel » (Marie Jaffredo et Jean-Blaise Djian), le fameux site inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco est une nouvelle fois au cœur d’une bande dessinée éditée par Glénat en partenariat avec les éditions du Patrimoine du Centre des Monuments nationaux.

Alors que le sergent Clotilde Dumont vient juste d’être nommée à la gendarmerie du Mont, un éboulement met au jour un mystérieux sanctuaire, relançant du même coup la légende: le dragon de l’Apocalypse aurait été enfermé dans le Mont suite à sa défaite contre l’archange Michel.

Derrière le pseudonyme Izu se cache Guillaume Dorison qui nous avait habitué à mieux : « Omega Complex », « Crusades », « Lords of Chaos »… Car c’est en fait un véritable torrent de références ésotériques dont il nous abreuve tout au long de 150 pages d’un jeu de pistes à la « Da Vinci Code », multipliant les clichés et peinant à passionner. Que dire aussi de cette intrigue trop linéaire et de ces personnages inconsistants auxquels on ne parvient pas à s’attacher faute d’être suffisamment élaborés… Et pour couronner le tout, le dessin, censé mettre en avant la magnificience du Mont-Saint-Michel, se révèle surtout médiocre. Le Japonais Asan (« Breath Effect ») use et abuse d’arrière-plans grossiers et hideux à base de photos transformées en crayonnés sous filtre informatique et oublie de donner une expression autre qu’une mine boudeuse à ses personnages dont on ne sait pas bien s’ils ont la bouche constamment ouverte ou fermée…

Présenté comme le premier (global) manga sur le Mont-Saint-Michel, « Mont Tombe » est surtout à oublier très vite. Marie Jaffredo a autrement rendu hommage à l’architecture du Mont-Saint-Michel…

Dessinateur: Asan – Scénariste: Izu – Editeur: Glénat, éditions du Patrimoine – Prix: 10,75 euros.

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