LES COBAYES

Trois « cobayes » testant un antidépresseur révolutionnaire développent d’inattendus effets secondaires. Un récit bien ficelé.

21 jours d’essais cliniques pour tester un nouvel antidépresseur avec au bout 3.500 euros à empocher. C’est le contrat que signent trois volontaires – deux hommes et une femme vierges de tout essai antérieur sur d’autres molécules mais pas aussi bien dans leur peau qu’ils le disent – qui sont alors bien loin d’imaginer les répercussions inattendues de ce médicament…

Après « Dieu n’a pas réponse à tout » qui nous faisait entrer dans le grand bureau céleste de Dieu, Benacquista et Barral nous ouvrent la porte des laboratoires pharmaceutiques. Cet univers est alléchant, l’idée qu’une simple gélule peut donner une autre direction à leur existence est intéressante et le portrait des trois cobayes est largement dressé: Daniel a des pertes de la mémoire très handicapantes, Romain est un obsédé sexuel qui malheureusement souffre de troubles de l’érection, Moïra est une artiste ratée qui n’a jamais réussi à intégrer l’école des Beaux-Arts…

L’histoire repose entièrement sur ces trois personnages et d’ailleurs, plus qu’un thriller, cet épais one-shot de 90 pages au style réaliste se révèle surtout être un récit psychologique et psychanalytique sur fond de satire sociale. C’est un petit peu frustrant au début mais l’album se révèle riche en rebondissements et très bien ficelé. En attendant une éventuelle suite – la fin pourrait en effet en appeler une -, « Les cobayes » est à avaler sans délai et sans ordonnance.

Dargaud

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