LE PETIT MONDE – Tome 2. Real Favela

La suite de ce récit franco-japonais futuriste au dessin fabuleux qui suit la rencontre d’une adolescent pauvre originaire du « petit monde » et d’une jeune fille riche naïve. Esthétique et dynamique à souhait.

Piedra, adolescent pauvre des favelas, qui s’est introduit chez un ambassadeur vivant dans les quartiers riches, réussit à convaincre les enfants de celui-ci de le suivre jusque dans le « petit monde ». Evidemment, la police est prévenue et compte bien empêcher le kidnapping.

« C’est violent mais c’est beau! » précise le sticker collé sur la couverture. Et en effet, malgré un graphisme tout en rondeurs très kawaï (mignon!), « Le petit monde  » du duo franco-japonais Morvan-Terrada n’est pas à mettre entre toutes les mains vue l’extrême violence de certaines scènes. La violence est celle à laquelle a été habitué le jeune Piedra dans ces quartiers mal fâmés où chaque jour est une lutte. On pense immanquablement à ces quartiers hyperprotégés d’Amérique latine dans lesquels vivent les classes les plus riches alors que juste derrière les hauts murs grillagés s’étalent les bidonvilles (à voir par exemple sur le sujet le très bon film « La zona » du Mexicain Rodrigo Pla). Ce n’est certainement pas un hasard si ce deuxième tome s’intitule « Real favela ».

La critique sociale est au coeur de cette série mais les amateurs d’action pure en auront aussi pour leur compte. Le premier tome nous avait bluffé par son dynamisme et son esthétisme. Trois ans après, le deuxième opus reprend les mêmes ingrédients. Ca bouge beaucoup, le découpage et les cadrages sont étudiés pour donner du mouvement et le trait manga du dessin accentue encore cet extrême dynamisme. Le revers de la médaille, ce sont certaines planches qui partent un peu dans tous les sens et 80 pages qui passent malheureusement trop vite, les dialogues étant eux-mêmes relativement courts.

Pas sûr que les allergiques aux mangas accrochent à cette collaboration franco-japonaise, les autres en revanche devraient être séduits par ce « Peter Pan » remis au goût du jour.

Lire l’interview de Toru Terada

Dargaud

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