LE CHIEN DE MON PATRON

Un recueil de six nouvelles drôles, teintées tantôt de cynisme, tantôt d’amertume. Une bonne peinture de la société japonaise contemporaine.

Un employé obligé d’héberger le chien de la maîtresse de son patron pour ne pas éveiller les soupçons de la femme de ce dernier (vous suivez?). Une famille surendettée qui part en vacances et dépense sans compter comme pour un voyage sans retour… Un entrepreneur au chômage qui remplace sa femme malade dans une gargote de quartier. Un tout récent veuf qui tombe amoureux de sa jeune collègue. Un père de famille qui se prend pour un ado de 13 ans à la suite d’une mauvaise chute. Une locataire qui fait régner sa loi dans tout l’immeuble.

« Le chien de mon patron » est le titre du recueil mais aussi de la première de six histoires indépendantes farfelues que l’on doit à Rumiko Takahashi. Mangaka très connue au Japon, elle l’est aussi en France puisque elle est l’auteur de mangas mélangeant allègrement humour, action et sentiments: « Ranma 1/2 », « Juliette je t’aime » (« Maison Ikkoku »), « Lamu »…

Dans « Le chien de mon patron », les nouvelles sont toutes un peu folles et plaisantes à lire mais le ton y est aussi plus adulte. Chacune révèle une tranche de vie quotidienne dans le Japon moderne. Des thèmes graves comme le chômage, la solitude ou le racisme mais aussi plus rigolos: les cadeaux à faire à certains voisins quand on emménage, l’enjo-kôsaï (une mineure sort avec un homme âgé pour de l’argent), les purika (ces petits photomatons autocollants marrants que font les ados), les puissants rapports hiérarchiques entre le patron et l’employeur ou encore le rôle majeur de la maitresse de maison. Le tout, à travers un dessin expressif et une narration fluide.

Bref une mine d’informations sociologiques sur la réalité du Japon d’aujourd’hui. C’est très intéressant même si bien sûr le but premier de l’album est de divertir. Mais comme avec « Le chien de mon patron » on a les deux pour le prix d’un, on ne va pas s’en plaindre !

Tonkam

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