LA TERRE SANS MAL

La quête spirituelle d’une jeune Française au côtés des indiens Mbyas au Paraguay. Des planches magnifiques.

Pour fêter dignement les 20 ans de sa prestigieuse collection Aire Libre, Dupuis habille de neuf certains de ses meilleurs albums. Ainsi, paru à l’origine en 1999 et récompensé par de nombreux prix, « La terre sans mal » bénéficie d’une édition spéciale au tirage limité, sous jacquette, et avec un cahier supplémentaire de six hors texte et des dessins inédits.

A l’aube de la Seconde Guerre mondiale, une jeune linguiste française, Éliane Goldschmidt, s’installe chez les indiens Mbyas au Paraguay pour étudier la langue guarani. Un matin, le village affiche soudain une grande effervescence pour accueillir un événement qui ne s’était plus produit depuis des décennies: la venue du Karaï, l’Homme-Dieu, chargé de guider la tribu vers une terre paradisiaque, la Terre sans mal.

« La Terre sans mal » commence un peu comme un récit d’éthnologie avec une description de la vie quotidienne et des coutumes de ces indiens d’Amazonie. Mais très vite, le ton se fait plus grave et le récit se transforme en une longue quête spirituelle pour la jeune occidentale. L’immersion dans cette forêt dense et oppressante est totale et même si le scénario fort bien documenté manque de rythme, le lecteur partage pleinement les angoisses d’Eliane. Emmanuel Lepage n’est pas étranger à cette réussite, loin s’en faut. L’auteur du superbe diptyque « Muchacho » – postérieur à « La terre sans mal » -, offre des planches magnifiques et délicates en couleur directe, à l’aquarelle. 80 pages à savourer des yeux.

Dupuis

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