LA ROUTE DE TIBILISSI

Dans un endroit et une époque indéfinis, deux frères sont obligés de fuir leur village après le meurtre de leurs parents. Une quête initiatique captivante, mêlant habilement plusieurs genres, et un travail graphique particulièrement réussi.

Alors qu’ils fuyaient des hommes armés, Jack et Oto voient leurs parents se faire assassiner sous leurs yeux. « Allez à Tibilissi! », a juste le temps de crier leur père. Apeurés, les deux jeunes prennent donc la route à travers la forêt enneigée.

Cela faisait longtemps que « La route de Tibilissi » traînait dans les cartons de David Chauvel (« 7 », « La grande évasion », « Come prima »), en quête d’un dessinateur. Finalement, c’est Alex Kosakowski, un Américain venu du monde du jeu vidéo, qui a mis en images cette formidable histoire à la croisée des genres : un univers plutôt médiéval où apparaissent pourtant des dragons, un fidèle robot, une affable créature et une petite vieille tout droit sortie d’une histoire de Myazaki ; des paysages de forêts d’Europe centrale et un nom de ville qui évoque la capitale géorgienne, à une lettre près…

Tout au long de ce road-movie hivernal, les surprises sont nombreuses et les questions ne seront pas toutes réglées. Mais si ce one-shot de 176 pages propose une conclusion pour le moins inattendue, c’est un récit captivant également tout du long que l’on découvre. Il sera difficile de ne pas être charmé par ces jolies planches au trait précis et détaillé ou par ces personnages expressifs ; difficile aussi de ne pas s’attacher à ces deux frères dont les échanges sonnent juste et les émotions sont retranscrites avec beaucoup de finesse. Une quête initiatique réussie qui ne demande qu’à être relue à la lumière de la conclusion.

Dessinateur : Alex Kosakowski – Scénariste : David Chauvel – Editeur : Delcourt – Prix : 19,99 euros.

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