LA PAROLE DU MUET – Tome 1. Le géant et l’effeuilleuse

Un fils de notaire monte à Paris pour devenir réalisateur. Une aventure humaine et touchante dans le milieu d’un cinéma en plein essor à la fin des années 20

Fils d’un notaire de province mais guère intéressé par le métier, Célestin décide de monter à Paris pour réaliser son rêve: devenir réalisateur de film. En attendant, il dégote une place d’assistant décorateur dans un studio. Nous sommes en 1927 et le cinéma populaire, en plein boom, se prépare à vivre la révolution du parlant. Ne reste plus à Célestin qu’à trouver ses techniciens et son actrice principale: une jeune femme inconnue qu’il a découvert dans un film clandestin coquin…

Enrichi d’un cahier de huit pages consacré aux frères Lumière, ce premier tome campe d’emblée en la personne de Célestin un personnage éminemment sympathique, profondément gentil et sincère. Impossible de ne pas être séduit par ce jeune homme maladroit et imposant, à la fois grand et gros qui prend de l’assurance au fil des pages et des rencontres qu’il fait avec des personnes au profil un peu particulier, mais tous portés par la passion du cinéma. Le scénario de Laurent Galandon (« La Vénus du Dahomey », « Quand souffle le vent », etc) fonctionne d’autant mieux que les planches de Frédéric Blier (« Amère patrie ») alliées à la colonisation de Sébastien Bouet sont réussies, notamment la présence de Célestin dans des cases un peu trop étriquées pour lui et la délicatesse des éclairages aux projecteurs ou aux bougies.

D’ores et déjà, « La parole du muet » est un bel hommage au cinéma du début du siècle dernier et à ses travailleurs de l’ombre, des décorateurs aux projectionnistes.

Dessinateur: Frédéric Blier – Scénariste: Laurent Galandon – Editeur: Bamboo – Grand Angle – Prix: 13,90 euros.

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