LA PARENTHÈSE

Le témoignage poignant mais pudique d’une jeune femme et de son combat contre la maladie.

Judith est une étudiante normale de 21 ans, hormis des malaises de plus en plus fréquents et dont elle ne se souvient pas. Un rendez-vous chez le neurologue lui apprend qu’elle souffre d’épilepsie. Le traitement se révélant inefficace, le médecin fait passer à la jeune femme une IRM…

L’histoire de Judith est une histoire vraie. Celle d’Elodie Durand qui plus de dix ans après avoir lutté de nombreuses années contre la maladie a choisi de témoigner sur cette « parenthèse » dans sa vie, période durant laquelle une partie de sa mémoire s’effaçait, les phases de sommeil et les crises se succédaient ponctuées par les séances à l’hôpital. « La parenthèse » est d’autant plus émouvant que l’auteure parvient à raconter son histoire en toute simplicité. Malgré la difficulté de l’épreuve traversée pour elle et sa famille, la jeune femme a su trouver le juste milieu: un ton suffisamment sobre pour ne pas sombrer dans le pathos, tout en gardant une certaine intimité avec le lecteur. En outre, le récit est suffisamment didactique sans nous noyer sous les termes médicaux incompréhensibles. La maladie autant que les sentiments de la malade, ses pertes de repères, sa souffrance, sont clairement expliqués. Pour retracer son parcours, Elodie Durand a d’ailleurs dû souvent faire appel à ses proches, certains souvenirs étant chez elle tronqués, déformés voire absents.

Le dessin en noir et blanc fait lui aussi dans la simplicité. Elodie Durand a eu l’idée d’inclure des dessins réalisés entre les années 1995 et 1998 à l’époque de sa maladie, des « gribouillis » lâchés sur une feuille particulièrement émouvants et qui, plus que n’importe quel mot, parlent de souffrance. « La parenthèse » est un album puissant et finalement un hymne à l’espoir.

Delcourt

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