LA COMPAGNIE DES GLACES – Tome 4. Frère Pierre (cycle Jdrien)

Quatrième tome tiré de la saga de science-fiction de G.J. Arnaud. De plus en plus décevant.

Lien Rag a payé la rançon et libéré Floa Sadon, la fille du gouverneur de la TransEuropéenne, des mains de Kurts, le demi-Roux. Il peut désormais se concentrer sur son objectif: retrouver le laboratoire secret d’Oun Fouge, un généticien qui a fait des recherches sur les Roux, des êtres mi-hommes mi-singes seuls capables de survivre à -50°C. Muni des documents nécessaires pour le localiser, il se dirige vers ce fameux bâtiment…

« La compagnie des glaces » est, rappelons le, un projet réalisé par un collectif d’auteurs constitués en studio et chapeauté par Philippe Bonifay. Les membres de ce studio communiquent par Internet. Nous en sommes déjà au quatrième tome et force est de constater que la série ne s’améliore guère.

Ce n’est pas par manque d’originalité que le scénario pèche, au contraire la bande dessinée est adaptée de la gigantesque saga éponyme de G.J. Arnaud à l’intrigue plutôt originale. On ne peut pas dire qu’il n’y ait pas de rebondissements dans cet album: entre la découverte du laboratoire d’Oun Fouge et les attaques de Roux, il y a de quoi faire.

Le problème ici, c’est le traitement qui est fait de l’histoire de base. Le découpage et les cadrages sont d’un plat… les auteurs ne parviennent pas à nous faire ressentir une quelconque émotion, appréhension, voire peur. Les effets de suspense sont à chaque fois ratés, comme lorsqu’une monstrueuse locomotive surgit d’on ne sait où juste à côté de celle de Lien. L’absence de charisme du glaciologue Lien Rag n’arrange rien. Difficile en effet pour le lecteur d’éprouver un quelconque attachement pour un héros inconsistant dont la dimension psychologique est à peine effleurée.

Quant aux dessins, ils sont aussi froids que ne l’est le héros. Passée la couverture, ils manquent singulièrement de détails avec souvent même de grands aplats de couleur en guise de décors. L’univers décrit avec cet enchevêtrement de rails et de stations et ces montagnes de glace aurait pourtant pu donner lieu à de superbes paysages. Là, on a du mal à y croire.

Le studio Jotim compte sortir un premier cycle de huit albums en trois ans. Certainement devrait-il ralentir le rythme et peaufiner davantage chaque album.

Dargaud

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