KILLER INSTINCT- Tome 3

Le groupe de personnes enfermées dans une école désaffectée vire à l’horreur. pas forcément très original, mais très bien exécuté.

Il n’aura pas fallu longtemps avant que le groupe de sept personnes enfermées dans l’école désaffectée ne commence à s’entretuer. Pas de pièges mortels à surmonter en solo ou en groupe ni d’obligation précise… Mais l’écran affichant un compte à rebours de sept jours, les caméras, l’absence de nourriture mais la présence d’une bâche en plastique, d’une marmite en terre cuite et d’un couteau de boucher auront suffi à dévoiler la sombre nature humaine…

Peu innovant de prime abord et mettant en scène des personnages un peu stéréotypés (le geek rondouillard pervers, le beau gosse musclé mais pas futé, la femme fatale calculatrice, la fillette trop calme pour être honnête…), ce manga typique de « survival game » s’est vite révélé plus original que prévu. Notamment grâce au rapprochement que font les auteurs Michio Yazu et Keito Aida avec le kodoku, une pratique ancestrale asiatique qui consistait à introduire dans des jarres un grand nombre d’insectes venimeux pour qu’ils se dévorent entre eux et ainsi savoir lequel d’entre eux avait la plus grande capacité de survie. On utilisait alors pour les rituels de malédictions cet insecte, considéré comme celui possédant le poison le plus puissant.

Ce 3e opus passe toutefois à la vitesse supérieure et la mention « réservé à un public averti de plus de 16 ans » prend tout son sens. Si on n’en apprend pas davantage sur l’identité de ceux ou celle qui les a enfermés, c’est à un véritable déferlement de violence, d’horreur et de gore (avec une pointe de pornographie) auquel on assiste. Tous les protagonistes encore vivants, qui ont tous des choses terribles à se reprocher, sont passés au dessus des barrières morales qu’impose la société pour laisser parler l’instinct animal. C’est franchement efficace et on se demande bien dans quel état vont finir les survivants alors qu’il ne leur restera dans le 4e tome plus que deux jours et 17 heures à tenir sans manger…

Dessinateur: Keito Aida – Scénariste: Michio Yazu – Editeur: Tonkam, Delcourt – Prix: 7,99 euros.

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