JOKER

Celui qui pose un joker peut échanger sa vie jusqu’au dimanche suivant. C’est le jeu auquel jouent trois cousins depuis des années. Il fallait bien que ça dérape un jour… Excellent polar à la narration aux petits oignons.

Herb, Jed et Hawk sont cousins. Les deux premiers travaillent comme employés chez Batimax, le troisième possède l’entreprise. Tous les trois s’entendent si bien que depuis des années, ils jouent aux cartes l’organisation de la semaine à venir: celui qui pose un joker peut échanger son jeu et sa vie entière (maison, travail, épouses…) durant une semaine!

L’idée de départ est étonnante, l’intrigue se révèle passionnante! Signé de l’auteur de « Lartigues et Prévert » et « 2 milligrammes », « Joker » déroule une succession d’évènements et de réactions en chaîne qui nous amènent à découvrir un tas de personnages secondaires hétéroclites qu’on ne parvient pas à lâcher. Deux soeurs, une ribambelle d’enfants, un oculiste, un malheureux foudroyé et des journalistes entre autres se retrouvent ainsi embarqués dans une affaire de meurtres, obligés de faire des choix dont aucun ne parvient à maîtriser les conséquences. L’histoire est touffue et semble partir dans plein de directions et pourtant, les pièces du puzzle s’assemblent petit à petit sous nos yeux, jusqu’au résultat final parfaitement cohérent.

Visuellement, « Joker » est loin de l’extravagance de « Lartigues et Prévert » qui n’hésitait pas à déstructurer les planches. Ici, le récit noir et blanc reste sagement dans son gaufrier de neuf cases mais l’idée de chapitrer le récit par personnage est très bonne et donne du rythme à l’ensemble.

Dessin et scénario: Benjamin Adam – Editeur: La Pastèque – Prix: 18 euros.

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