JOHN TIFFANY – Tome 1. Le secret du bonheur

Les rôles s’inversent soudain pour John Tiffany: le chasseur de primes à succès devient le chassé. Des clichés mais un polar divertissant, sans prétention.

John Tiffany est chasseur de primes, sans doute l’un des meilleurs. Mais de retour du Pakistan où il a mis hors d’état de nuire un trafiquant de drogue et terroriste pour le compte de la CIA, Tiffany se retrouve soudain dans la peau de la bête traquée… Pourtant seuls ses quatre meilleurs amis savaient qu’il se trouvait au Mexique…

Un beau gosse en costume, sourire ravageur aux lèvres et flingue en main avec, à ses côtés, jeune femme blonde et voiture de sport bien carrossées… « John Tiffany » a des airs de polar classique avec son lot de course-poursuites et de fusillades. Le caractère macho de notre James Bond à l’humour caustique flirte avec les clichés et malgré un dessin tramé sympathique, le trait réaliste de Panosian – qui quitte ici le monde des comics pour la BD européenne – est bien dans le rang.

C’est du côté du postulat de départ qu’on trouve un peu d’originalité, Desberg, spécialiste du thriller aux décors américains (« I.R.$ », « Miss Octobre »…), ayant axé son intrigue autour d’une question façon Agatha Christie: « Lequel des quatre a trahi Tiffany? » Il y a là le pasteur Lovejoy qui a appris à John à aimer sa drôle de vie; Dorothy Parker, sa coéquipière raciste qui vénère Sarah Palin; Wan Chao, un petit génie de l’informatique chinois; et Magdalena Prokoviev, « la pute de sa vie » qu’il n’a pas pu racheter à son proxénète mafieux. On est pas convaincu que quatre personnes seulement puissent être au courant de l’arrivée de Tiffany au Mexique vu sa manière de vivre, mais admettons… Desberg sème donc des indices, au lecteur de trouver le traître. Mais six tomes étant d’ores et déjà programmés, il faut sans doute s’appeler Hercule Poirot pour trouver tout de suite le coupable.

Le Lombard

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