H.M.S. – Tome 1. Les naufragés de la Miranda

Des meurtres viennent perturber la vie déjà difficile des marins à bord d’un navire du XVIIIe siècle. Une enquête policière doublée d’un document sur la vie maritime de l’époque. A lire sans hésitation.

Une mer déchaînée, un magnifique trois mâts du XVIIIe siècle avec ses 74 canons et un équipage composé de matelots et d’officiers, le ton est donné. « H.M.S » est une aventure maritime, un genre qui revient d’ailleurs à la mode ces derniers temps (« L’Epervier » de Pellerin, « Isaac le pirate » de Blain, etc). Nous sommes dans le Golfe de Gascogne et, en cette nuit de septembre 1795, trois matelots du Danaé passent par dessus bord pendant que la tempête fait rage. Mais il s’avère rapidement que leur mort n’a rien d’accidentel. Un assassin rôde sur le navire de guerre de la marine du roi George. L’enquête commence alors qu’on recueille à bord la quarantaine de rescapés du naufrage de la Miranda, un vaisseau marchand qu’escortait le Danaé.

On l’aura compris cette nouvelle série signée de Seiter (« Coeur de sang ») et d’un nouveau dessinateur prometteur Johannes Roussel, historien de formation, n’est pas une aventure de corsaires, d’abordages ou de combats navals héroïques.

C’est d’abord une enquête policière, très bien construite, menée par les matelots John Fenton et Byam, qui s’oriente d’abord vers le simple crime de malfrats mais se tourne rapidement vers un véritable complot. Mais « H.M.S » (pour « His Majesty’s Ship ») est également une description très réaliste de la vie quotidienne du navire, un univers claustrophobique où vivent près de 800 hommes dans des conditions difficiles. Manifestement, les auteurs se sont beaucoup documentés sur le sujet. Ainsi outre la différence de confort entre les simples matelots et les officiers (« ces messieurs de l’arrière »), le récit décrit les repas plein de vermine, le réveil et les tripots clandestins à fond de cale. On y apprend aussi que les biens des marins morts en mer étaient vendus aux enchères à leurs camarades, l’argent étant plus tard reversés à la famille; ou bien que les marins sur les navires de guerre étaient surtout des repris de justice et des « terriens » enrôlés de force lors de rafles des « commandos de presse »!

A la fois polar et document historique, « H.M.S » est l’un des très bonnes surprises de la nouvelle année. En attendant le prochain album prévu pour 2006, le site officiel de la série permet d’en savoir davantage sur les navires comme le Danaé et de découvrir quelques photos.

Casterman

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