GERONIMO

Après le massacre de son village et de sa famille, le chaman Goyahkla prend les armes contre les mexicains et les blancs et devient Géronimo. Un biopic violent sur le mythique chef de guerre apache.

C’est l’un des apaches les plus connus, sans doute aussi l’ultime chef rebelle amérindien: le chaman Goyahkla (« celui qui bâille »), qui sera bientôt surnommé Geronimo, devient chef de guerre après le massacre par les troupes mexicaines de son village vers 1850. Dès lors, il n’aura qu’un seul objectif: venger la mort de sa mère, de sa femme et de ses trois enfants.

Centré sur les épisodes qui ont émaillé les trois décennies de lutte de Geronimo et de son peuple, le récit de Matz (« Le tueur ») est très violent, parsemé de nombreuses exactions sanglantes venues des deux camps. Au fil des différents chapitres, on découvre un homme-médecine habité par des visions prophétiques mais surtout un tacticien hors pair qui balada durant des années les troupes mexicaines et les colons blancs grâce à sa connaissance aiguë du terrain, répondit à la terreur par la terreur et s’évada une tripotée de fois. Geronimo finira par déposer les armes en 1886, se convertira au christianisme avant de décéder d’une pneumonie en 1909, à l’âge de 79 ans.

Si on regrette un peu que le récit s’attarde moins sur l’homme lui-même que sur les affrontements marquants du mythique apache, on apprécie le dessin réaliste et dur de Jef (« Balles perdues » et « Corps et âme » avec Matz), à l’aise dans les scènes de bataille justement, ponctuant le récit de séquences entièrement muettes et de dessins pleine page. Avec l’histoire de Geronimo, l’album lève un pan de l’histoire dramatique de tous les Amérindiens, spoliés de leurs terres et condamnés à vivre dans des réserves.

Dessinateur: Jef – Scénariste: Matz – Editeur: Rue de Sèvres – Prix: 18 euros.

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